tag:blogger.com,1999:blog-13555607801988562132024-03-04T23:56:09.399-08:00les 70 voix de la libertéL’axe principal est la transmission en inscrivant la mémoire de cet événement dans la conscience des jeunes générations. Dans ce cadre, la Région Basse-Normandie a mis en place un événement, rassemblant des milliers de jeunes bas-normands, « Les 70 voix de la liberté ».
70 témoignages ont été recueillis par 70 groupes de jeunes en France et à l’étranger.Réseau Canopéhttp://www.blogger.com/profile/04474456353262358332noreply@blogger.comBlogger73125tag:blogger.com,1999:blog-1355560780198856213.post-8355619975290994562014-09-23T11:54:00.003-07:002014-09-23T11:54:44.866-07:00Le projet<b>70 témoignages, 70 classes pour les recueillir et les transmettre</b><br />
<iframe allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="//www.youtube.com/embed/i9TGYVDE0vo?rel=0" width="560"></iframe>
<br />
<div style="text-align: justify;">
La Région souhaite s’adresser aux jeunes afin de les sensibiliser à cet épisode de l’histoire permettant de mieux comprendre la société dans laquelle ils évoluent aujourd’hui et contribuer à en faire des citoyens européens à part entière.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
L’axe principal est donc la transmission en inscrivant la mémoire de cet événement dans la conscience des jeunes générations. Dans ce cadre, la Région Basse-Normandie a mis en place un événement, rassemblant des milliers de jeunes bas-normands, « Les 70 voix de la liberté ».</div>
<div style="text-align: justify;">
70 témoignages d’acteurs du Débarquement ou de la Bataille de Normandie (vétérans, résistants, allemands) ou de personnes qui n’étaient pas sur le territoire mais pour qui cet événement eut une résonance déterminante, seront recueillis par 70 groupes de jeunes en France et à l’étranger.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Les objectifs de cette opération sont : </div>
<ul>
<li style="text-align: justify;">contribuer à la construction de la citoyenneté des jeunes en inscrivant la mémoire de cet événement dans la conscience des jeunes générations ;</li>
<li style="text-align: justify;">affirmer la notion de la transmission mémorielle comme un élément central du projet éducatif jeunesse de la Région ;</li>
<li style="text-align: justify;">faire se rencontrer les générations et placer les publics jeunes relevant des compétences de la Région au cœur de l’événement.</li>
</ul>
<ul>
</ul>
Réseau Canopéhttp://www.blogger.com/profile/04474456353262358332noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1355560780198856213.post-20215646812002016702014-07-11T05:11:00.002-07:002014-09-23T11:30:33.617-07:00Rémi Douin et les élèves de Terminale ES du lycée Victor Hugo de Caen<br />
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjg0x-0HsjuhqkFp7doVUVl0MWJ7BXuk76lwD5zCVeOAnLkO7hHzxVIBJDQIF_eEi0VpjqiohiSwqEzBcOYY6vsZjL5APId8n_yTo8p4Zk1yGfZHKGJdcw-ZGNSf-ld7LZ9uZmf3XJ3npZR/s1600/remi-douin.png" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjg0x-0HsjuhqkFp7doVUVl0MWJ7BXuk76lwD5zCVeOAnLkO7hHzxVIBJDQIF_eEi0VpjqiohiSwqEzBcOYY6vsZjL5APId8n_yTo8p4Zk1yGfZHKGJdcw-ZGNSf-ld7LZ9uZmf3XJ3npZR/s1600/remi-douin.png" height="198" width="200" /></a><i>A l’âge de 14 ans, Rémi Douin aide son père, Résistant, à la réalisation
de cartes des défenses allemandes. Celui-ci, arrêté et torturé en mars
1944, sera fusillé à la prison de Caen, le jour du Débarquement.</i><br />
<br />
Soixante dix ans après, Rémi
Douin raconte l’histoire de son
père, Robert Douin, avec toujours
autant d’émotion dans la
voix. « <i>Quelqu'un qui m'est très
cher, qui m’a toujours manqué.
J’ai les larmes qui viennent facilement
quand il s’agit de lui.
C’était un grand résistant !</i>»,
précise-t-il d’emblée. Les souvenirs
de cette époque, en partie
vécue à ses côtés, sont intacts.
Jamais il ne s’est dit résistant, le
héros c’était son père.
Né en 1891, Robert Douin, a
combattu durant la Première
Guerre mondiale, blessé à deux
reprises. Il en conservera un
«<i> tempérament très patriote </i>».
En juin 1940, à la signature de
l’armistice, Robert Douin, directeur
de l’École des Beaux-Arts
de Caen depuis 1930, est révolté.
Dès novembre 1940, il s’engage
dans le mouvement « l’Armée
des Volontaires ». Un an plus
tard, il est recruté par deux
membres d’Alliance, un réseau
de résistance très actif sur le territoire
français, qui transmet des
renseignements à l’Intelligence
Service britannique. Robert
Douin en devient le chef départemental
en février 1942.
Sa mission est de relever et cartographier
les défenses allemandes
sur le littoral, particulièrement
les fortifications du Mur
de l’Atlantique. Il transmet aussi
tout renseignement utile aux
Alliés. «<i> Il recevait les renseignements
de différentes personnes
et c’est lui qui faisait les plans.
Mais il fallait quand même aller
sur la côte à bicyclette, il n’y
avait pas d’autres moyens de
locomotion.</i> »<br />
<br />
<br />
<iframe allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="//www.youtube.com/embed/9Gver1h0IxI?rel=0" width="560"></iframe>
<b><br />« Je l’accompagnais,
en ignorant les risques » </b><br />
<br />
<table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: right; margin-left: 1em; text-align: right;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgmict-L5LR1X4W4FvQaplvoCae7wJbvkcFFOlSdwJX7uvn8JDql1NXs0nFo6_HCKXTGFPMQCcyzMuv6LeoU2qXy-XtTUFoiTI_ae67C6S1fvZLigimGazdB7ZORGPg3ZOIoWhXPcPjy6-K/s1600/remi-douin1.png" imageanchor="1" style="clear: right; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgmict-L5LR1X4W4FvQaplvoCae7wJbvkcFFOlSdwJX7uvn8JDql1NXs0nFo6_HCKXTGFPMQCcyzMuv6LeoU2qXy-XtTUFoiTI_ae67C6S1fvZLigimGazdB7ZORGPg3ZOIoWhXPcPjy6-K/s1600/remi-douin1.png" height="400" width="331" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Rémi Douin durant son service militaire en 1947-48.</td></tr>
</tbody></table>
Robert Douin reporte ces informations
sur les cartes d’état-major,
agrandies par Rémi,
transmises à Londres. Sur le terrain,
pour tromper la surveillance
de l’occupant, il fait semblant
de peindre sur la plage, en
toute innocence. Officiellement
Robert Douin est artiste-sculpteur.
A ses côtés, son fils, tandis que sa
mère ignore tout. Le jeune Rémi
est son « <i>assistant-peintre</i> ». « <i>Je
n’analysais pas les risques. Il fallait
être prudent. Mon père était
peut-être un peu plus conscient
du danger, de ce qu’il risquait. Je
ne peux pas dire avoir eu peur,
mais être content et fier. </i>» Il
insiste : il ne savait pas tout des
activités de son père. Ainsi, la
cachette qu’il utilisait pour mettre
la carte de 17 mètres de long
reste toujours un grand mystère…
Le jeune Rémi quitte Caen en
février 1944. Son père est arrêté
le 17 mars 1944, puis questionné,
torturé et fusillé le 6 juin avec
environ 60 à 80 membres de différents
réseaux (dont 16 du
réseau Alliance). C’est à Dives
sur Mer, éloigné du
Débarquement, qu’il apprend
que son père est mort. Les corps
ne seront jamais retrouvés.<br />
<br />
<b>Conserver l’esprit
de la Résistance </b><br />
<br />
De toute cette histoire, il ne veut
rien oublier mais transmettre.
« <i>Ce qui est très important, c’est
de parler de mon père pour que
son souvenir et le sens de ce
qu’il a fait ne se perdent pas.
Cela dépend maintenant de
vous, les jeunes !</i> »
Rémi Douin transmet ainsi le
message hérité de son père : «<i> Il
faut toujours rester vigilant, ne
pas se laisser dominer par les
idéologies extrêmes. Il faut garder
une indépendance d’esprit,
être généreux, pour sa patrie et
ceux qui nous entourent. Enfin,
il faut conserver l’esprit de la
Résistance ! Vous en connaissez
beaucoup qui risqueraient leur
vie pour la patrie ?</i> »Région Basse-Normandiehttp://www.blogger.com/profile/17844251614929698395noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1355560780198856213.post-89648297637925091432014-07-10T10:00:00.000-07:002014-10-09T05:02:30.400-07:00Léon Gautier et les élèves de 1re L du lycée André Maurois à Deauville<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<div style="text-align: left;">
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<i><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgawGbGAzVX0hMfW2WdIAUdfXebXd2j2WwtRjp4jR3KU3By4NS49kR0zFjrH9b43CWcnmT9JL54FMyE3DGF8uY91lsrsUCGILXN4tA4gM0LGees5jYmuSvDfhfb5G31HL-MMhA-4sNqrgzJ/s1600/leon_gautier.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgawGbGAzVX0hMfW2WdIAUdfXebXd2j2WwtRjp4jR3KU3By4NS49kR0zFjrH9b43CWcnmT9JL54FMyE3DGF8uY91lsrsUCGILXN4tA4gM0LGees5jYmuSvDfhfb5G31HL-MMhA-4sNqrgzJ/s1600/leon_gautier.jpg" height="200" width="180" /></a></i></div>
<i>Engagé dans la marine nationale puis dans le commando Kieffer, Léon Gautier a participé en première ligne au Débarquement puis à la Libération de la France.</i></div>
<br />
Pour comprendre son patriotisme et sa volonté de servir son pays, il faut remonter à la prime enfance de Léon Gautier. Dans un milieu ouvrier de Rennes, celle-ci fut marquée par le souvenir douloureux de la Première Guerre mondiale. « Dans chaque maison, vous aviez sur le mur le portrait d’un ou deux disparus de la guerre 14-18 : un frère, un père, un petit-fils... On nous a appris à haïr l’Allemand. Et l’on se rendait compte des dommages qu’avait causés la guerre, que c’était une misère. On voyait des reportages sur la guerre d’Espagne. »<br />
<br />
<iframe allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="//www.youtube.com/embed/uOkXnJqQL2Q" width="560"></iframe>
<b> </b><br />
<b>« J’ai appris la date du Débarquement avant le Général de Gaulle ! »</b><br />
<br />
<a href="https://www.blogger.com/blogger.g?blogID=1355560780198856213" imageanchor="1" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"></a>Impatient de partir à la guerre, comme la plupart de ses camarades, l’apprenti carrossier s’engage à 17 ans dans la marine nationale (l’armée de terre et l’aviation ne recrutaient à partir de 18 ans). Il prend part à ses premiers combats en 1940 en Normandie, puis sert en Afrique de l’Ouest et au Proche-Orient. En 1943, pour être certain de participer au Débarquement, il se porte volontaire dans le commando Kieffer en Angleterre. Sélectionné, il est soumis à un entraînement extrêmement exigeant, « à balles réelles », en Écosse. « Porter le béret vert de commando est une grande fierté en Angleterre, même pendant la guerre, à tel point que les officiers britanniques nous saluaient dans la rue. » Léon Gautier et ses camarades sont cantonnés près de Southampton à l’approche du Jour-J, lorsqu’ils comprennent qu’ils débarqueront à Ouistreham. « On était privilégiés parce que l’Armée Française Libre n’avait pas été mise au courant. J’ai appris la date du Débarquement avant le Général de Gaulle ! s’exclame-t-il. « Nous étions très heureux de débarquer en France les premiers ! On voulait libérer notre pays, qu’on avait pour la plupart d'entre nous quitté quatre ans plus tôt. On était impatients : on rentrait chez nous ! » Le commando débarque finalement en première ligne à Colleville sur Orne (Sword Beach) et libère Ouistreham. « On était tellement entraînés que, pour nous, c'était un jour d'entraînement. » Puis il se bat aux marges du pays d'Auge, dans le secteur d'Amfreville et de Bavent.<br />
<br />
<b>« On nous a complètement oubliés après la guerre. »</b><br />
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: right; margin-left: 1em; text-align: right;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjHbUHq3qnbryGn8MOVFld9_pDMRk-e7qvjiP-3TsQ7Y1mk0SvNp9EZnZ7Y8aJKqSnhLnvA_0FnNDbz6VmwMgDcRdnbnCNb15PE_vzwD6ZIoHZaRk3BpAfVO4z7LxeO09zgqE9Y-1TB2W4f/s1600/leon_gautier2.jpg" height="320" style="margin-left: auto; margin-right: auto;" width="208" /></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Léon Gautier en janvier 1944</td></tr>
</tbody></table>
<div style="text-align: left;">
En septembre 1944, Léon Gautier est rapatrié en Angleterre, et le mois suivant épouse sa fiancée anglaise. Mais aux lendemains qui chantent, suit l’épreuve du retour à la vie civile. Démobilisé en août 1945, il revient quelques temps en France, mais faute de logement, repart vivre outre-Manche. Le « libérateur » se heurte également à l’absence de reconnaissance de ses concitoyens et de l’administration au point d’éprouver des difficultés à toucher des bons de rationnement et d’habillement. « On nous a complètement oubliés après la guerre. La France nous a oubliés ! » regrette-t-il. La discipline de fer à laquelle il a été rompu porte l’ex-fusilier marin à l’agressivité. « J'ai eu beaucoup de mal à m’en remettre, à être aimable comme j’aurais dû l’être. Se remettre dans la vie normale a été très dur ». En 1992 Léon Gautier s'installe à Ouistreham, tout près des côtes où il avait débarqué le 6 juin 1944. Il rencontre Johannes Borner quelques années plus tard. C'est le début d'une grande et belle amitié entre les deux ennemis d'hier.</div>
Région Basse-Normandiehttp://www.blogger.com/profile/17844251614929698395noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1355560780198856213.post-30862978133795417792014-07-10T06:08:00.000-07:002014-09-23T11:33:54.283-07:00Rester un homme<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhysRWZ1EDvERNl_n4ahxwZd8L7CPKy0B4pTWgqisb_oJ26DRPHJHu5uzGuvL9Qxf_1-HSZZO6DDRzwtX3jBQUJQmnHl_W69vfUHre00XDf9FJsv90eB7oT0eqLbfPzvre7f1_zlCb6g3HH/s1600/pedro-martin.png" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhysRWZ1EDvERNl_n4ahxwZd8L7CPKy0B4pTWgqisb_oJ26DRPHJHu5uzGuvL9Qxf_1-HSZZO6DDRzwtX3jBQUJQmnHl_W69vfUHre00XDf9FJsv90eB7oT0eqLbfPzvre7f1_zlCb6g3HH/s1600/pedro-martin.png" height="198" width="200" /></a></div>
<i>Issu d’une famille espagnole qui avait fui le régime du dictateur
Franco, Pedro Martin s’engage très vite dans la Résistance. Arrêté en
1943, il passe deux ans au camp de Sachsenhausen. </i><br />
<br />
Chez Pedro Martin, la
Résistance est un héritage
familial. Tandis que ses
parents, réfractaires au régime
totalitaire de Franco se réfugiaient
en France, ses cousins
s’engageaient dans les
Brigades internationales pour
sauver la République espagnole…
Alors en 1939, lorsque
la guerre éclate en France, le
combat clandestin commence
aussi pour lui. Il a quinze ans.
« <i>Un soir, à la boxe, j’ai pris le
sac de mon cousin. À l’intérieur,
il y avait des tracts anti-
Allemands. Il me tombe dessus
et me dit : “Puisque tu sais, tu
vas faire comme moi maintenant.</i>”
<i>Le soir, il me donnait un
paquet de tracts que je mettais
dans les boîtes aux lettres
avant de rentrer à la maison. </i>»
Puis, viennent les premières
actions : vol de matériel militaire,
surveillance, renseignement…
« <i>On savait que si on
se faisait prendre, cela aurait
des conséquences énormes. La
plus grande peur, c’était de
voir nos parents se faire fusiller
à cause de nous.</i> »<br />
<br />
<iframe allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="//www.youtube.com/embed/8Am82aGdbtM?rel=0" width="560"></iframe>
<br /><b>Interrogé durant cinq
jours par la Gestapo
1943</b><br />
<br />
<table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: right; margin-left: 1em; text-align: right;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg-29nNsAhpScQmg1hbyW80CUHy-1NLPahecaPXPzO1Hzn4WqP6oUElBqn4eCxHPhL8nOpnDZhd-Gh7US_RAbSP44FIuPdzPIHhUjG_hYY3E_4gf0hgksAASK-hdcNy4GuB6_ReF9sH75u_/s1600/pedro-martin1.png" imageanchor="1" style="clear: right; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg-29nNsAhpScQmg1hbyW80CUHy-1NLPahecaPXPzO1Hzn4WqP6oUElBqn4eCxHPhL8nOpnDZhd-Gh7US_RAbSP44FIuPdzPIHhUjG_hYY3E_4gf0hgksAASK-hdcNy4GuB6_ReF9sH75u_/s1600/pedro-martin1.png" height="400" width="271" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Pedro Martin après guerre.</td></tr>
</tbody></table>
À la suite d’une mission
de reconnaissance qui a mal
tourné, Pedro Martin est
arrêté à son domicile parisien
par la police française. «
<i>J’avais 17 ans, j’étais devenu
un terroriste.</i> » Il subit, pendant
cinq jours, les violents
interrogatoires de la Gestapo
qui lui brise la mâchoire et le
crâne, avant d’être envoyé au
camp de Sachsenhausen. « <i>On
était là pour mourir. Mais avant
de mourir, on subissait le système
concentrationnaire qui
consistait à nous faire travailler
12 heures par jour ou par nuit,
avec un litre de flotte, rutabagas
le midi ou le soir. Et ça, je
l’ai vécu pendant deux ans </i>».
Là-bas, il faut se battre. Pas
seulement pour survivre, mais
aussi pour garder son humanité.
«<i> Tu vis, et surtout tu
veux vivre. Mais pour ne pas
mourir, il ne faut pas non plus
tomber dans la “dégueulasserie”.
Certains étaient capables
de n’importe quoi. Alors il fallait
tout faire pour ne pas devenir
comme eux, pour une
assiette de soupe. Tout faire
pour rester un être humain. On
a résisté à ça, on est resté des
hommes </i>».
En juin 1944, Pedro Martin et
ses compagnons apprennent
l’approche du Débarquement
des Alliés par des civils travaillant
dans le camp. La fin est
proche, pensent-ils. Il leur faudra
attendre le soir du 22 avril
1945 pour voir la porte du
camp sauter dans un terrible
vacarme. Face à eux, un soldat
soviétique. « <i>Il a posé sa
mitraillette, et il a pleuré
comme un gosse quand il a vu
les squelettes qui arrivaient. J’y
suis allé, moi aussi, je me suis
traîné jusqu’à lui et on s’est
embrassé. C’était un môme, il
avait peut-être mon âge.</i> »<br />
<br />
<b>Résister se conjugue
toujours au présent</b><br />
<br />
Rapatrié en France par un vol
sanitaire, Pedro Martin, en très
mauvaise santé, est hospitalisé
pendant sept mois. « <i>Ce qui
m’étonne le plus, c’est d’être
encore là aujourd’hui. </i>» À
peine sorti de l'hôpital, il
accepte de suivre une délégation
au Danemark pour témoigner
et faire éclater la vérité aux
yeux du monde. C'est seulement
après avoir accompli ce
“devoir de mémoire” qu’il
retourne chez lui, à
Aubervilliers, où ses proches le
croient mort. Pedro Martin a
alors 22 ans, et tente de reprendre
le cours de sa vie. Depuis, il
n'a cessé de témoigner auprès
des jeunes générations. « <i>Nous
sommes des messagers de la
mémoire. On doit renseigner les
jeunes. Quand on était au camp,
les uns les autres, on s’était dit
qu’il fallait qu’on tienne le coup,
pour raconter ce que ces assassins
nous ont fait. Aujourd’hui
quand on constate la situation
de notre pays, on se dit ce n’est
pas ça qu’on voulait. Mais malgré
tout, quand on voit les jeunes,
on se dit qu’il faut continuer.
Résister se conjugue toujours
au présent. Alors allez-y les
gars. </i>»Région Basse-Normandiehttp://www.blogger.com/profile/17844251614929698395noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1355560780198856213.post-69060182403259774042014-07-10T05:59:00.001-07:002014-09-23T11:35:15.965-07:00Matricule 84 364<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgHi5JcTzPrZXYqbyceOyWiGBUeXLlX7iPmq6euyc1BU3KjcjnUbeG0DMTMe5YMqQ0SM04tZzDgKpsCNiYe18RpfNtHdfrIq7XUhqF_sUa1uSMF0gazqTtmV7TJbDuspfjTmy3-0WBf9bvC/s1600/bernard-duval.png" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgHi5JcTzPrZXYqbyceOyWiGBUeXLlX7iPmq6euyc1BU3KjcjnUbeG0DMTMe5YMqQ0SM04tZzDgKpsCNiYe18RpfNtHdfrIq7XUhqF_sUa1uSMF0gazqTtmV7TJbDuspfjTmy3-0WBf9bvC/s1600/bernard-duval.png" height="198" width="200" /></a></div>
<i>Résistant, Bernard Duval est arrêté par la gestapo en mars 1944 et
déporté au camp de Sachsenhausen. Il témoigne de la déshumanisation
planifiée de l’univers concentrationnaire nazi, où un matricule
tenait lieu d’identité.</i><br />
<br />
« J’ai été arrêté le 10 mars 1944,
devant ma mère, par deux
Français qui travaillaient pour les
Allemands, et jeté en prison. Le
20 mai, les détenus ont été rassemblés.
Un SS nous a fait un
discours pompeux, disant que
nous aurions dû être fusillés
mais que l’Allemagne, dans sa
grande clémence, nous permettait
de nous racheter en allant travailler
pour elle. J’ai été envoyé
dans un premier camp deux jours
avant le Débarquement, nous
avons été réunis et emmenés à la
gare de Compiègne. Là, nous
sommes rentrés à plus de 100
dans des wagons à bestiaux, ventilés
par de petites meurtrières.
Quand les portes se sont refermées,
la température est montée
et la soif est arrivée. Le convoi a
duré trois jours et demi, sans
boire, sans manger. Certains
devenaient fous, d’autres
essayaient de boire leur urine.
Ceux qui mouraient étaient
empilés au fond du wagon.<br />
<br />
<iframe allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="//www.youtube.com/embed/LLmqpForQ8U?rel=0" width="560"></iframe>
<br /><b>Trois ou quatre mois
d’espérance de vie </b><br />
<br />
Enfin, nous sommes arrivés près
de Hambourg, dans le camp de
Neuengamme et nous avons pu
boire. Une eau noire, sale, mais
qu’on a bue avidement. Puis
nous avons été emmenés dans
un Block prévu pour 200 déportés.
Nous y étions le double.
Ensuite, nous avons été transférés
au camp de Sachsenhausen,
il fallait qu’on travaille comme
des forçats. La vie d’un déporté
n’était pas très longue, trois ou
quatre mois. Les Allemands
renouvelaient leurs cheptels par
les arrestations dans les pays
occupés. Je portais le matricule
84 364, qu’il fallait connaître en
allemand. Il y avait un triangle de
couleur à côté des chiffres. Le
rouge, c’était les déportés politiques
; le noir, pour les asociaux,
les fortes têtes ; le vert pour les
droits communs ; le violet c’était
pour les Tziganes et rose, pour
les homosexuels.
On était obnubilés par notre
estomac qui criait famine et, en
même temps, la faiblesse nous
gagnait. On se consumait. Le 25
avril 1945, nous avons entendu
de la bagarre, des explosions. On
a vu les SS dans les miradors
jeter leurs tenues militaires, s’habiller
en civil, et s’en aller. On
assistait à cela, impuissants, retenus
par la double enceinte de fil
de fer barbelé électrifié qui ceinturait
le camp. Quand les Russes
sont arrivés, ils ont ouvert la
porte et coupé le courant. Ils
nous ont ordonné de partir, mais
on ne savait pas où aller. Il y avait
des explosions, ça tombait de
partout.<br />
<br />
<b>Des SS se faisaient passer
pour des déportés </b><br />
<br />
<table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: right; margin-left: 1em; text-align: right;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhGhCxq-Y_aTl4g-RP5aG0kEn9w7K7pvr7Vj6dsSKXxyQeUrXwFNpTHaKDlmkmYCN6VlcWeWUGWIFyOKJ1JyY73TGqmKPzKCjQlN6dfr6bvNc5JH40NmGsGY3RK49DWxLZEs9JKB8h2f6tM/s1600/bernard-duval1.png" imageanchor="1" style="clear: right; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhGhCxq-Y_aTl4g-RP5aG0kEn9w7K7pvr7Vj6dsSKXxyQeUrXwFNpTHaKDlmkmYCN6VlcWeWUGWIFyOKJ1JyY73TGqmKPzKCjQlN6dfr6bvNc5JH40NmGsGY3RK49DWxLZEs9JKB8h2f6tM/s1600/bernard-duval1.png" height="398" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Bernard Duval avec sa veste de déporté.</td></tr>
</tbody></table>
Alors nous sommes partis à pied,
vers l’ouest, pour rejoindre la
France. On a fait 140 kilomètres,
tout doucement, en mangeant ce
qu’on trouvait. Puis on est arrivés
sur les bords de l’Elbe. C’est là
qu’il y avait des échanges, entre
ceux qui étaient prisonniers à
l’ouest mais qui habitaient à l’est
et nous, prisonniers à l’est alors
que nous habitions l’ouest. Un
jour l’un, un jour l’autre. On a
traversé l’Elbe et de l’autre côté,
les armées alliées nous attendaient.
Il y avait un tribunal de
campagne, qui contrôlait tout le
monde, car il y avait des SS ou
des tortionnaires qui se faisaient
passer pour des déportés. Le lendemain,
nous avons été conduits
à la gare de marchandises, nous
sommes montés dans un convoi
de près de 60 wagons. Nous
avons mis neuf jours pour rejoindre
la France. On m’a donné un
costume, mais je n’ai pas pu le
mettre car il était trop grand.
J’avais perdu 20 kilos.
De retour en France, les gens ne
voulaient plus entendre parler
de la guerre. Ils étaient tournés
vers la reconstruction. Rien ne
nous a permis de nous épancher
sur ce sur ce que nous avions
vécu. De toute façon nous
n’avions pas les mots qu’il fallait
pour expliquer l’univers dans
lequel nous avions vécu et tous
les morts que ça représentait.
Nous n’avons pas trouvé l’oreille
attentive que nous aurions souhaitée.
Parler aujourd’hui revient à tenir
une promesse faite à ceux qui
étaient dans les camps, qui sentaient
leur mort arriver, savaient
qu’ils n’allaient pas ressortir et
nous disaient : « <i>Surtout, si tu as
la chance de revenir, tu diras ce
qu’ils ont fait ces salauds-là </i>».
À travers mon témoignage, c’est
un peu leur voix qui parle. »Région Basse-Normandiehttp://www.blogger.com/profile/17844251614929698395noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1355560780198856213.post-73726685654826198542014-07-10T05:51:00.000-07:002014-07-10T05:51:06.335-07:00Paul Le Goupil et les élèves de 2de année de maçonnerie et de couverture de l'EREA Robert Doisneau de Saint-Lô<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi_R1H-KzP8Cln9RthoozGGhXmJzi1JdyGNq-AHybY4GOXeuyZrlIVST3hUEqFVWMfKlvucq6Jfe1OGPrqGOBsQMomH41loT8XFrAhgaDs30uQMwCI7Elatf7X-2nRSuCnnuTI8slM_sGbm/s1600/paul-legoupil.png" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi_R1H-KzP8Cln9RthoozGGhXmJzi1JdyGNq-AHybY4GOXeuyZrlIVST3hUEqFVWMfKlvucq6Jfe1OGPrqGOBsQMomH41loT8XFrAhgaDs30uQMwCI7Elatf7X-2nRSuCnnuTI8slM_sGbm/s1600/paul-legoupil.png" height="198" width="200" /></a></div>
<i>Pour une raison inconnue, près de 1 600 Résistants furent déportés au
camp d’extermination d’Auschwitz Birkenau par le convoi du 27 avril
1944, surnommé « le convoi des tatoués. » La moitié environ survivra.
Paul Legoupil est l’un d’eux. </i><br />
<br />
En 1942, Paul Le Goupil est un
jeune instituteur de 20 ans à
Grand-Quevilly à côté de Rouen.
Il joue de l'accordéon dans les
bals clandestins et distribue des
tracts et des journaux contre le
Service du Travail Obligatoire.
Très actif dans la Résistance, responsable
départemental du FPJ
(Front Patriotique de la
Jeunesse), il est à la tête d'un
réseau de 400 personnes, « <i>on
luttait de toutes nos forces pour
empêcher les départs en
Allemagne. Notre objectif était
de faire tout ce qu'on pouvait
pour affaiblir l’Allemagne.</i> »
Suite à une dénonciation, il est
arrêté avec 11 autres résistants
en octobre 1943, enfermé et torturé
à la Prison Bonne nouvelle
de Rouen. « <i>Plus tard, ce qui m'a
fait survivre dans les camps,
c'est la rage, l'envie de « faire la
peau » à celui qui m'avait
vendu. C'était un Français qui
dénonçait les Résistants pour le
fric (5 000 francs par mois à
l'époque) ! Il en a dénoncé 200
et a été condamné à mort. </i>»
L'un de ses plus terribles souvenirs
reste la nuit du 11 au
12 novembre : la Gestapo
menace de tuer 10 de ses camarades,
arrêtés en même temps
que lui, s’il ne dénonce pas son
chef. «<i> J'avais dit que je ne parlerai
pas, je n'ai pas parlé.
Quelquefois, j'y pense encore,
ça a été terrible, mon jour le plus
difficile. </i>» Les Allemands ne
tueront pas ses 10 camarades, ce
n’était qu’un odieux chantage
pour obtenir les noms des
chefs.<br />
<br />
<b>Voyage en enfer </b><br />
<br />
<table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: right; margin-left: 1em; text-align: right;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhyIgwcxkD4bb6At5y2-NvGPPQOdJ_0P2pklASjUlNVKqSt4gIDYx6uKxbD_x4eTaUvIZd_GLPUiaQeH3IYmY0WgO98fg1J1bp5tAnxsyHusY1KuITa3tQu9t1RzaW7BMbrelrf3PdNUDEZ/s1600/paul-legoupil1.png" imageanchor="1" style="clear: right; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhyIgwcxkD4bb6At5y2-NvGPPQOdJ_0P2pklASjUlNVKqSt4gIDYx6uKxbD_x4eTaUvIZd_GLPUiaQeH3IYmY0WgO98fg1J1bp5tAnxsyHusY1KuITa3tQu9t1RzaW7BMbrelrf3PdNUDEZ/s1600/paul-legoupil1.png" height="400" width="246" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Paul Legoupil et son accordéon.</td></tr>
</tbody></table>
Le 27 avril 1944, son convoi de
déportés politiques part de
Compiègne. Parmi eux, se
trouve le poète Robert Desnos
qui mourra du typhus le 8 juin
1945 au camp de Theresienstadt.
Pour l’heure, une centaine de
prisonniers s’entassent dans le
wagon à bestiaux de 18 mètres
carrés. Ils atteindront Auschwitz
Birkenau après un périple de
quatre jours dans des conditions
épouvantables dont le site
de l’Amicale des Déportés
Tatoués rend compte en ces termes
: « <i>Soif, asphyxie, et
démence transforment certains
wagons en cercueils ou cellules
d’aliénés. Certains boivent leur
urine, d’autres, rendus fous par
la souffrance, veulent tuer leurs
camarades et ne sont maîtrisés
qu’à grand peine.</i> »
A leur arrivée, les déportés sont
tatoués et rasés. Le matricule de
Paul Legoupil est 185 899. Non
loin de son baraquement, il parvient
à apercevoir les condamnés
à mort : des femmes, des enfants,
des vieillards sélectionnés pour la
chambre à gaz. « <i>Nous avions
appris par des déportés polonais,
que ceux qui rentraient dans ces
Blocks n'en ressortaient jamais.
Certains d'entre nous avaient
beaucoup de mal à le croire.</i> » Il
redoute alors que le même sort
lui soit réservé. Mais le 12 mai
1944, comme la plupart de « <i>ceux
du 27 avril</i> », il est envoyé au
camp de concentration de
Buchenwald. Il est d’abord affecté
à l’usine Mitbau, où l’on fabrique
des missiles. L'usine sera bombardée
par les Alliés.
Il travaille ensuite dans un
Kommando d’Halberstadt, puis il
est transféré au camp de
Langenstein-Zwieberge, où les
détenus doivent creuser des galeries
sous la terre. C’est alors qu’il
se blesse au coude en poussant
un wagonnet.<br />
<br />
<b>Un plâtre salutaire </b><br />
<br />
Un détenu infirmier allemand
lui fait un plâtre qu’il conservera
longtemps pour éviter « <i>d’aller
crever au tunnel</i> ». « <i>Je nettoyais
bien mon plâtre pour chaque
visite médicale afin d’obtenir
le billet qui m’autorisait à rester
au camp où j’étais réquisitionné
pour la corvée de soupe
mais aussi pour la corvée des
morts... Tous les matins, les
morts étaient jetés à la porte du
Block. On en mettait deux dans
une couverture qu’on portait à
quatre dans une petite cabane
fermée à clé, car il y avait des
vols de cadavres. Le fond du tas,
c’était de la bouillie de morts…
Incommodé par l’odeur, l’officier
allemand s’impatientait et
mettait son mouchoir sur son
nez en nous disant « Fertig !
Fertig ! (Finissez ! Finissez !).
Le jus formait une petite rigole
et l’odeur venait jusqu’à nous
dans le Block.</i> »
Le 6 juin 1944, il est à
Buchenwald quand il apprend
le Débarquement au cours
d'un des bulletins d'information
diffusés quotidiennement
par les haut-parleurs du camp.
Cette annonce redonne de
l’espoir aux détenus et le désir
de s’accrocher encore. « <i>De
mémoire, j’avais dessiné une
carte de la région avec les villes
et les kilomètres que je montrais
à mes compagnons de
Block. Malheureusement dans
les semaines qui ont suivi, cela
n’avançait pas aussi vite que
nous l’aurions souhaité.
En avril 1945, c’était la déroute,
les Allemands nous ont évacués
du camp, on a marché du
9 au 21 avril avant d'être récupérés
par les Américains. Je
vois encore mon premier libérateur
au volant de sa jeep.</i> »Région Basse-Normandiehttp://www.blogger.com/profile/17844251614929698395noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1355560780198856213.post-26891619826757433992014-07-10T05:30:00.003-07:002014-09-23T11:36:05.808-07:00" Ne pleure pas petit français, ne pleure pas ! "<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjU-WV5QUbBXopL3ydhmqWJ14Gpy6gCtTH4fezkV557AmOUbrVt7AAdKA3ARROK7AV5Jq5IrWfCE1pFGkHSe9ojoJJ-CsrU_jB4I-KwUU6jgpJLX1QhuLKMdySKZphDokgCmcfm3o1hn19d/s1600/charles-baron.png" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjU-WV5QUbBXopL3ydhmqWJ14Gpy6gCtTH4fezkV557AmOUbrVt7AAdKA3ARROK7AV5Jq5IrWfCE1pFGkHSe9ojoJJ-CsrU_jB4I-KwUU6jgpJLX1QhuLKMdySKZphDokgCmcfm3o1hn19d/s1600/charles-baron.png" height="310" width="320" /></a></div>
<i>Rescapé d’Auschwitz, Charles Baron a survécu deux ans et demi dans
les camps de la mort. Il n’était plus qu’un bout d’homme de 18 ans
quand les soldats américains l’ont libéré en avril 1945.</i><br />
<br />
<b>L’annonce du Débarquement est-elle
venue jusqu’à vous alors que
vous étiez dans un camp de travaux
forcés près d’Auschwitz ?</b><br />
Oui, mais je ne saurais pas vous
dire quand précisément.
Naturellement, ce ne fut pas le
jour même, mais assez rapidement.
Il va de soi que nous
n’avions pas la radio, ni accès au
moindre journal dans un camp :
nous vivions dans un autre
monde. En revanche, je me souviens
l’avoir appris par un Kapo. Il
nous arrivait en effet de récupérer
des infos en surprenant des bribes
de conversations d’un gardien
ou, dans les camps de travail, d’un
entrepreneur qui employait des
déportés.<br />
<br />
<b>Nous vivions
dans un autre monde </b><br />
<br />
<iframe allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="//www.youtube.com/embed/v7KqYqlTu6c?rel=0" width="560"></iframe>
<br />Civils et gardiens mangeaient des
sandwichs parfois emballés dans
du papier journal. On savait qu’on
risquait notre peau en récupérant
ces bouts de journaux. Mais pour
nous qui étions privés de tout
contact avec l’extérieur, c’était
quelque chose d’absolument
extraordinaire. Même si c’était en
Polonais ou en Allemand, on parvenait
à déchiffrer.
La seule information que nous
avons appris quasiment en direct,
ce fut l’attentat auquel Hitler a
échappé par miracle le 20 juillet
1944. Nous l’avons su le jour
même en raison du comportement
des gardiens nazis. Pendant
quelques heures, ils ont ignoré si
« leur » Führer était mort dans
l’explosion. Ce fut la seule fois où
j’ai vu nos bourreaux marcher la
tête basse. Ils semblaient complètement
perdus, ne s’occupaient
plus vraiment de nous et parlaient
entre eux sans se soucier de notre
présence. Cela les a bien plus
bouleversés que l’annonce du
Débarquement.<br />
<br />
<b>Avez-vous regretté et compris que
bien qu’informés du génocide en
cours, les Alliés n’aient pas bombardé
Auschwitz ? </b><br />
Ils ont pris des photos aériennes
des camps, donc ils auraient pu
bombarder. Force est de constater
qu’ils n’ont pas souhaité le faire
alors que cela aurait sûrement
permis de sauver des vies. Rien
qu’à Auschwitz, on estime à 1,1
million le nombre de personnes
assassinées, dont le plus grand
nombre dans les heures suivant
leur arrivée. Et les chambres à gaz
ont continué de tourner à plein
régime jusqu’en novembre.
438 000 Juifs Hongrois ont été
déportés à Birkenau entre mai et
juillet 1944.<br />
<br />
<b>Les Alliés se sont moins posés
de questions
pour Hiroshima.</b><br />
En France, les derniers convois de
déportation ont quitté Paris
jusqu’aux derniers jours de l’occupation.
Bien sûr que des bombardements
n’auraient pas été
sans risques pour les déportés.
Mais il me semble incontestable
qu’il aurait été préférable de mourir
sous les bombes que dans une
chambre à gaz dans les conditions
atroces que l’on devine. C’est
donc peu dire que je regrette que
ces bombardements n’aient pas
eu lieu. Les Alliés se sont moins
posés de questions pour
Hiroshima.<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh3xlrc_s7NufEGl661KgkfVFX_PacT-LgAigsArhDmO04EpbwiFL40s34LsY3Pl8t4RJZzqTs-cqWm-vdzeKYJYqB3Zb0tDrTt2vLAxEtu1I8XbC5lYISNb7nrk9GdZwJ12QZ_GydhhUu7/s1600/charles-baron1.png" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh3xlrc_s7NufEGl661KgkfVFX_PacT-LgAigsArhDmO04EpbwiFL40s34LsY3Pl8t4RJZzqTs-cqWm-vdzeKYJYqB3Zb0tDrTt2vLAxEtu1I8XbC5lYISNb7nrk9GdZwJ12QZ_GydhhUu7/s1600/charles-baron1.png" height="186" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Charles Baron (debout les bras croisés) à l'hôpital militaire de Mainau en Suisse en juillet 1945. il a 19 ans mesure 1,60m et grandira de plus 20cm l'année suivante</td><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><br /></td></tr>
</tbody></table>
<br />
<b>Quelle a été votre réaction quand
les soldats vous ont libéré ? </b><br />
Je me suis retrouvé devant
deux GI’S de la 103e. J’ai sauté
dans les bras du premier et je
l’ai embrassé. Il était le symbole
de ma liberté retrouvée.
Lui ne cessait de me répéter :
« Ne pleure pas petit Français,
ne pleure pas. » Je crois qu’il
était peut-être encore plus
bouleversé : je ne pesais plus
que 29 kilos. J’ai revu beaucoup
de soldats de la 103e après la
guerre, ils m’ont même fait
membre d’honneur de la
Division. L’un d'eux m’a un jour
confié que s’ils avaient su ce
qu’ils allaient découvrir dans
les camps, ils n’auraient pas fait
de prisonniers.
Ces hommes ordinaires avaient
un courage extraordinaire.
Rien ne les obligeait à quitter
leur petite vie tranquille pour
venir risquer leur peau et venir
me sauver en Europe. Jusqu’à
mon dernier souffle, ils resteront
« mes » héros. Sans eux,
je ne serais jamais revenu.Région Basse-Normandiehttp://www.blogger.com/profile/17844251614929698395noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1355560780198856213.post-31971510535226844432014-07-10T05:01:00.000-07:002014-09-23T11:38:19.878-07:00Pendant ce temps-là, dans le fin fond de l'Allemagne...<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiAWkFKuKiLRYp9o7-VEUcHgFFZLafajy7gX6LK67GZQnDGH0RYAe4G6KxZ1Mw-RZXRUBr07SVkCCpWeDfQ3VQXB2lXeryYh2OtS1PZWmvbdyOYc7bpeAm0G_OgvN0To_lMRQImUd7S6Mob/s1600/victor-perahia.png" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiAWkFKuKiLRYp9o7-VEUcHgFFZLafajy7gX6LK67GZQnDGH0RYAe4G6KxZ1Mw-RZXRUBr07SVkCCpWeDfQ3VQXB2lXeryYh2OtS1PZWmvbdyOYc7bpeAm0G_OgvN0To_lMRQImUd7S6Mob/s1600/victor-perahia.png" height="198" width="200" /></a></div>
<i>Pendant que la France fête la Libération, l’enfer va continuer de longs
mois pour Victor Perahia, déporté avec sa mère à Bergen Belsen dans
le camp de concentration où mourut Anne Franck.</i><br />
<br />
« Nous n’avons pas su que le
Débarquement avait eu lieu.
Dans le camp, nous étions complètement
coupés du monde.
Pendant que la France était libérée,
ça n’en finissait pas de mourir
autour de nous. Le pire ce fut le
froid, au cours de l’hiver 44-45, où
la température est descendue
jusqu’à moins 20 degrés. Le plus
terrible, c’était pendant l’appel :
on devait parfois rester des heures
au garde à vous en attendant
que les gardiens daignent nous
compter. Et quand enfin, ils se
décidaient, si quelque chose leur
déplaisait dans votre attitude, ils
vous tiraient des rangs pour vous
matraquer et vous laisser pour
mort. Même s’il n’y avait pas de
chambre à gaz, nous vivions dans
la peur permanente et dans des
conditions exécrables dont le but
était de nous déshumaniser. On
perdait le sens moral : il y a eu
des scènes de cannibalisme à
Bergen Belsen. Certains déportés
avaient tellement faim qu’ils
ouvraient le diaphragme des
morts, sortaient le foie et le mangeaient.
Pour arriver à de telles
extrémités de sauvagerie, il ne
faut plus être vraiment un être
humain. Du reste, nous n’avions
plus de nom, seulement un
numéro de matricule.<br />
<br />
<iframe allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="//www.youtube.com/embed/9VUCIl7p-fA" width="560"></iframe>
<br /><b>Je n’ai jamais oublié
le regard de mon père </b><br />
<br />
J’avais été arrêté avec mes parents
à notre domicile de Saint-Nazaire
dans la soirée du 15 juillet 42, la
veille de la Rafle du Vel d’Hiv.
Mon père n’était pas là quand les
Feldgendarmen sont arrivés et ma
mère qui prétendait ne pas savoir
où il se trouvait a dû aller le chercher,
sans quoi l’officier allemand
lui a dit en français qu’elle ne me
reverrait jamais. Je suis resté seul
un quart d'heure avec ces soldats
allemands qui parlaient entre
eux. J'étais terrorisé. Au retour de
mes parents, ils nous ont embarqués
soi-disant pour un contrôle
d’identité en nous assurant que
l’on serait de retour chez nous
deux jours plus tard. Petit à petit,
le camion s'est rempli de toutes
les familles juives de Saint-Nazaire prises dans la rafle. Le
surlendemain, on nous a transférés
à Angers. Ils ont alors
annoncé que les hommes
allaient être emmenés ailleurs.
Mon père m'a pris dans ses bras,
m'a fait des recommandations :
de rester près de ma mère, de la
protéger le cas échéant. Et il m'a
regardé profondément dans les
yeux. Je n’ai jamais oublié ce
regard. Peut-être, se doutait-il
que c’était la dernière fois que
nous nous voyions ? Ce fut le
cas : seulement 15 personnes sur
les 850 de son convoi sont revenues
d’Auschwitz.
C’est par l’intermédiaire des rescapés
de la marche de la mort,
arrivant d’Auschwitz en janvier
1945, que nous avons appris l’existence
des chambres à gaz. Nous
avons alors tous compris, même
moi enfant, ce qui nous attendait,
même si on savait que les
Allemands nous considéraient
comme des otages, une monnaie
d’échange en cas de besoin…<br />
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh-0nkHDSxWvqRevY3Tbt-6VAYcpAD94yd7Jnu2URf_mxCmmAJ9T2J_sgAXbUHUGs7kQ9AWuPf4pl1p_k_h5b5X6e0zml7XJEQ58Pe3l61Idg0k3dtqtids71PSGc2qlQQar93cPN2HjiYF/s1600/victor-perahia1.png" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh-0nkHDSxWvqRevY3Tbt-6VAYcpAD94yd7Jnu2URf_mxCmmAJ9T2J_sgAXbUHUGs7kQ9AWuPf4pl1p_k_h5b5X6e0zml7XJEQ58Pe3l61Idg0k3dtqtids71PSGc2qlQQar93cPN2HjiYF/s1600/victor-perahia1.png" height="191" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Le camp de transit de Drancy.</td></tr>
</tbody></table>
<b>« Si tu m’aimes, tu vas
remonter avec moi
dans le wagon… » </b><br />
<br />
Pourtant j’avais toujours gardé un
espoir. J’ai fini de le perdre dans
« le train fantôme » où nous
errions depuis des jours après
avoir été évacués devant l’avancée
du front allié. Ce fut lorsque ma
mère a été rouée de coups par un
Hollandais qu’elle avait réveillé
par inadvertance. Je l’entendais
crier et pleurer mais je couvais le
typhus et j’étais tellement faible
que je ne pouvais rien faire pour
la secourir. Je me suis senti désespéré
et quand le train s’est arrêté,
je me suis laissé tomber à terre,
suppliant ma mère de me laisser
mourir. Elle a alors trouvé les seuls
mots qui pouvaient encore me
raccrocher à la vie : « <i>Si tu m’aimes,
tu vas remonter avec moi
dans le wagon et on va essayer de
continuer à résister.</i> »
Le 29 juin 1945, nous avons été
rapatriés à Paris. A l’Hôtel Lutecia,
on passait une visite médicale. Si
votre état de santé semblait satisfaisant,
on vous donnait une veste,
un pantalon, une paire de chaussures,
cent francs, et on vous lançait
dans la nature. C’est peu dire
qu’il n’y avait pas de cellule psychologique…
On a bien senti que
les gens n’étaient pas prêts à nous
accueillir ni à entendre ce que
nous avions vécu. La réinsertion a
été longue et très difficile : nous
n’étions plus comme les autres. »Région Basse-Normandiehttp://www.blogger.com/profile/17844251614929698395noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1355560780198856213.post-3835578410850492232014-07-10T03:25:00.001-07:002014-07-10T03:25:31.065-07:00Claude Doktor et les élèves de 1re du lycée Dumont d'Urville de Caen<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjMkrVMGPg18swyq0akkdBCdlRCSSL1wi08h5gQUYUs1QxKMafAA3pCxkVhsjLQiLhZwIavf2bY1r8PHmMjp5bRpikIBZtA7IIj68iPw6kQ-t6Ucl4JftpdGYAvqVzUcwNGa9QZBrk5AUKW/s1600/claude-doktor.png" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjMkrVMGPg18swyq0akkdBCdlRCSSL1wi08h5gQUYUs1QxKMafAA3pCxkVhsjLQiLhZwIavf2bY1r8PHmMjp5bRpikIBZtA7IIj68iPw6kQ-t6Ucl4JftpdGYAvqVzUcwNGa9QZBrk5AUKW/s1600/claude-doktor.png" height="198" width="200" /></a></div>
<i>Claude Doktor a sept ans lorsque son père est arrêté puis déporté à Auschwitz en tant que Juif. Il n'apprend sa déportation et sa mort qu'à la libération des camps. Devenu médecin, il s'efforce de vivre sans père et sans rancune pour le peuple allemand. </i><br />
<br />
"<i> On ne peut pas faire son
deuil d'une chose comme
celle-là. A qui pardonner ? A
Hitler, aux Français de Vichy,
aux bourreaux qui ne sont plus
là ? Je ne suis pas capable de
pardonner.</i> » En 1945, la libération
des camps signe la fin de
la guerre pour Claude Doktor.
Il a dix ans et son père est
absent depuis quatre ans. Il
apprend qu'il ne reviendra
jamais.<br />
<br />
<b>Un simple contrôle</b><br />
<br />
En 1939, la famille, originaire
de l'Orne, s'installe à Caen. Sa
mère est postière, son père fonctionnaire au contrôle des
impôts. D'origine juive mais
convertis au catholicisme, ils
se sont mariés à l'église en
1934. Claude est leur fils unique.
Confiant envers l'administration
française, son père,
Jean-Isaac, déclare une première
fois son statut de « Juif
» en 1940, après sa démobilisation.
Un an plus tard, il est
privé de la Croix de guerre
qu'il a obtenue comme « <i>héros
de Verdun </i>» et doit quitter la
fonction publique. La même
année, loyal et respectueux
des lois, il se déclare à nouveau
Juif. En 1942, après le
sabotage d'un train de permissionnaires
allemands à Airan,
son nom figure sur une liste
d'une centaine « <i>d'ennemis
communistes et juifs </i>». Il est
arrêté puis remis aux autorités
allemandes qui l'incarcèrent à
Compiègne avant de le déporter
à Auschwitz, dans le convoi
du 6 juillet 1942. Il décède le 28
juillet suivant, lors d'une tentative
d'évasion. « <i>J'ai ignoré
tout ça jusqu'en 1945, témoigne
Claude Doktor. J'avais
sept ans et pour ne pas m'inquiéter,
ma mère m'avait dit
qu'il s'agissait d'un simple
contrôle.</i> »<br />
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgW-INzStUJQyST2DCrO0NwkXJcQYDNTxRi7zkYIH94KklMqv9Y-VLBqQtSXrtOLo98R6plS_EtUJSyVS5Fk9O1frxZUIJLo53FO1cz8NRdIMfkkRDaNee0FR-oD7IrE0oW-wOXBvGwSk9K/s1600/claude-doktor1.png" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgW-INzStUJQyST2DCrO0NwkXJcQYDNTxRi7zkYIH94KklMqv9Y-VLBqQtSXrtOLo98R6plS_EtUJSyVS5Fk9O1frxZUIJLo53FO1cz8NRdIMfkkRDaNee0FR-oD7IrE0oW-wOXBvGwSk9K/s1600/claude-doktor1.png" height="323" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Photos de son enfance avec sa mère.</td></tr>
</tbody></table>
<b> « Sale Juif » </b><br />
<br />
Sous l'occupation allemande à
Caen, la mère et son fils unique
bénéficient de la solidarité
des voisins et de la famille
restée dans l'Orne. « <i>Mon
quotidien était simple. J'allais
à l'école à pied, je mangeais à
ma faim. Les Caennais ne montraient
pas d'animosité particulière
vis-à-vis des Juifs. Mais
les affiches de propagande
antisémite, qui affirmaient que
les Juifs étaient avares et
riches, finissaient par influencer
l'opinion. En dehors de
l'école, les familles ne se fréquentaient
pas. </i>» S'il n'a pas le
souvenir d'avoir porté l'étoile
jaune, Claude Doktor n'oubliera
jamais en revanche la
seule fois où il a été traité de «
<i>sale Juif</i> ». «<i> C'était un gamin
du quartier qui a joué avec moi
pendant un long moment
avant de m'insulter et de rentrer
chez lui. Il répétait ce qu'il
entendait à la maison. </i>»<br />
<br />
<b>Les Allemands d’aujourd’hui
ne sont pas responsables. </b><br />
<br />
Claude Doktor ne se considérait
pas comme juif ou étranger.
Il était de religion catholique
et de nationalité française.
Il n'a jamais accepté que les
Français se plient aux lois antisémites
ni que l'Etat français
retire à un citoyen et patriote
sa décoration militaire et son
statut de fonctionnaire, sous
prétexte qu'il était juif, « <i>de
trois grands-parents et un
conjoint </i>». Après la guerre,
Claude s'est rendu à Auschwitz
pour rendre hommage à son
père et tenter d'effacer sa rancoeur.
« <i>Les Allemands d'aujourd'hui
ne sont pas responsables
des actes de leurs
parents et grands-parents.</i> »
Sans pardonner « <i>ce qui a
détruit toute une humanité et
ma famille</i> », Claude Doktor
veut croire en "<i> la réconciliation
des peuples. </i>»Région Basse-Normandiehttp://www.blogger.com/profile/17844251614929698395noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1355560780198856213.post-15357201237020674682014-07-10T03:16:00.000-07:002014-07-10T05:51:33.058-07:00Raymond Ciroux et les élèves de 1re L du lycée Alain d'Alençon<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgPYRKPJCzPBqi6Cs2RLQMQqonBUE92cvkHL-49SvA4kJAFRiEbNZuxRaSHUWMg2sc7kp5JC6dZQlCTdAFTwUJcn_DGxhpIT2KZSc4AZt0IEgp2ElzPePwODGRRpoZmTQLUO35g2mUoD6IY/s1600/raymond-ciroux.png" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgPYRKPJCzPBqi6Cs2RLQMQqonBUE92cvkHL-49SvA4kJAFRiEbNZuxRaSHUWMg2sc7kp5JC6dZQlCTdAFTwUJcn_DGxhpIT2KZSc4AZt0IEgp2ElzPePwODGRRpoZmTQLUO35g2mUoD6IY/s1600/raymond-ciroux.png" height="198" width="200" /></a></div>
<i>Entré dans la Résistance dès l’âge de 15 ans, Raymond Ciroux connut
la dénonciation et la détention. Il participa à la libération d’Alençon au
côté de la 2e Division blindée. </i><br />
<br />
<b> Pourquoi vous êtes-vous engagé
dans la Résistance ? </b><br />
J'étais jeune et j'avais eu la chance,
si on peut dire, de lire Mein
Kampf, et de savoir ce que les
Allemands entendaient faire des
Français. Hitler disait que nous
avions du sang impur, que la
France resterait l'ennemie impitoyable
de l'Allemagne et qu’il
faudrait la détruire. Autrement dit,
il préparait son peuple à la guerre
contre nous. Dans l’Orne, la
Résistance avait peu d'ampleur,
car Alençon était une petite ville
et le département comptait très
peu d'industries. Il n'y avait
aucune transmission radiophonique,
seulement du bouche à
oreille.<br />
<br />
<b>À l’époque, réalisiez-vous les dangers
encourus ?</b><br />
Ah oui ! Il y avait beaucoup de
dénonciations. Les agents de la
Gestapo représentaient une
minorité infime qui n’aurait pas
pu faire grand chose sans dénonciations.
Pour se débarrasser de la
femme, on dénonçait l’homme, et
inversement. J'ai moi-même été
arrêté sur dénonciation en 1942,
comme pratiquement tous les
Résistants de l’Orne, dont notre
commandant Daniel Desmeulles.<br />
<br />
<b>Alençon libéré
sans un coup de feu.</b><br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhymFri0P1jweZUaZuHkoLpWbl8q4J4VESbV9wjldTNYmmwxEpAypBvDimVpy8J1WCB6UIrLV0C9PY-kDNdnpQiPH6LaPNJrgD-UJQc5NFuS0FHWseJpN0vJ-cTNZyRdJC2Hoakw01bVR1D/s1600/raymond-ciroux1.png" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhymFri0P1jweZUaZuHkoLpWbl8q4J4VESbV9wjldTNYmmwxEpAypBvDimVpy8J1WCB6UIrLV0C9PY-kDNdnpQiPH6LaPNJrgD-UJQc5NFuS0FHWseJpN0vJ-cTNZyRdJC2Hoakw01bVR1D/s1600/raymond-ciroux1.png" height="242" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Alençon est libéré. La foule en liesse accueille les Alliés ©USArmy/Mémorial de Caen</td></tr>
</tbody></table>
<br />
<b>Comment avez-vous vécu le
Débarquement et la Bataille de
Normandie ? </b><br />
Repéré quelques mois plus tôt par
la Gestapo, je m’étais caché en
région parisienne, où j’ai échappé
à plusieurs rafles. Quand j’ai
rejoint Alençon en août 1944, je
fus ainsi le seul à participer à la
Libération au côté de la 2e DB. Le
12 août, je guidais la colonne blindée
sur Alençon où nous sommes
parvenus vers 4 heures du matin.
Seul dans la nuit, comme je l’avais
promis au Général Leclerc, j'allais
reconnaître le Pont Neuf qui
n'était ni défendu, ni miné. Ainsi
Alençon était libéré sans un coup
de feu.<br />
<br />
<b>Votre perception des Allemands
pendant la guerre est-elle la
même qu'aujourd'hui ? </b><br />
Non. À ce moment-là, les
Allemands étaient nos ennemis,
mais quand j’ai été arrêté et que le
commandant allemand de la place
d'Alencon m’a sauvé la vie, mon
regard a vraiment changé. J’ai
compris que l'Allemagne était un
pays de gens très cultivés, qui malheureusement
s’étaient laissés
endoctrinés. Depuis, mon regard
est resté le même, car l'Allemagne
est aujourd'hui une grande nation
qui est toujours notre amie.<br />
<br />
<b> Crise économique, résurgence
de l’antisémitisme : craignez-vous
que le contexte actuel
puisse conduire à une
3e Guerre mondiale ? </b><br />
Je pense effectivement que ça
peut recommencer parce qu'il
y a encore des extrémistes de
gauche et de droite, comme en
1939, qui souhaiteraient que ça
recommence. Actuellement,
les Français n’ont plus
confiance dans la politique et
personne ne peut dire comment
va se terminer la crise
économique. Dans ce contexte,
il y a un vrai risque de résurgence
des extrêmes. Il faut y
réfléchir.<br />
<br />
<b>Referiez-vous ce que vous avez
fait ? </b><br />
Je crois. Il ne faut pas oublier
ce qu’il s'est passé : 65 millions
de morts à cause du fascisme !
Malheureusement, comme l'a
dit Brecht, « <i>il est fécond ce
ventre d'où peut ressortir la
bête immonde</i> ». Hitler fut élu
par le peuple allemand, comme
Pétain fut approuvé par le peuple
français. Les beaux parleurs
vous racontent n'importe
quoi : essayez toujours de
savoir ce qu'il y a derrière leurs
paroles. C’est votre rôle, à vous
les jeunes et professeurs, de
maintenir le souvenir pour éviter
la situation épouvantable
qu’on a connue.Région Basse-Normandiehttp://www.blogger.com/profile/17844251614929698395noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1355560780198856213.post-70869201650049344992014-07-10T03:07:00.000-07:002014-07-10T03:07:29.507-07:00Démineur à 20 ans<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj-sX1Aas8J4OgHv9NrEORSp1rVc4QzoQ_h9MDjczdr_csgs1Jwf3NKjngpXSQGYfuIjn2bJm2j-Hqrnq6Xg5Tfc6YkkjpyWf6UBnI6__7dmY0y1egH5YksHbIYztNJgbr2uK75yI2_YTcG/s1600/jean-cholet.png" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj-sX1Aas8J4OgHv9NrEORSp1rVc4QzoQ_h9MDjczdr_csgs1Jwf3NKjngpXSQGYfuIjn2bJm2j-Hqrnq6Xg5Tfc6YkkjpyWf6UBnI6__7dmY0y1egH5YksHbIYztNJgbr2uK75yI2_YTcG/s1600/jean-cholet.png" height="198" width="200" /></a></div>
<i>Septembre 44, la Bataille de Normandie a laissé des champs de ruines et… de mines. Plages, bâtiments, routes, champs : 500 000 hectares sont dangereux. On manque de démineurs, on propose d’en former : Jean Cholet se porte volontaire. </i><br />
<br />
Réfractaire au STO, Jean Cholet
vit en clandestin depuis huit
mois lorsque passent dans sa
ville les Français du Général
Leclerc. L’envie est trop forte de
s’engager pour aider à finir de
libérer le territoire.
Mais en arrivant avec son copain
au bureau de recrutement,
déception : la 2e DB est au complet
! Par contre, « <i>on a besoin
de démineurs ! Attention c’est
dangereux, réfléchissez… Un
petit tour dans Alençon, et une
demi-heure après nous revenions
signer. Nous pensions
qu’en deux mois ce serait fini,
que nous pourrions rejoindre
les troupes combattantes. </i>» Ils
rejoignent la 1re Compagnie du
3e Bataillon du Génie de l'armée
britannique : une majorité de
Normands, d’ouvriers agricoles,
19 ans de moyenne environ. Ils
découvrent Falaise, Caen en ruines.<br />
<br />
<b>Quinze jours de formation </b><br />
<br />
Après une nuit dans les greniers
des abattoirs, ils sont transformés
en Tommies « <i>des leggings
au casque plat</i> » ! A la Mines
School où les Royal Engineers
font d’eux des démineurs. En
une semaine de théorie et une
autre sur le terrain, ils apprennent
tout ce qu’ils doivent savoir
sur les différentes mines allemandes
: mines antichars en
bois indétectables, Teller-mines
ou S-Mines qui « bondissent » et
projettent une pluie de métal...
« <i>J’avais toujours admiré les artificiers,
mais mon premier
contact avec les explosifs s’est
assez mal terminé, je me suis
gravement brûlé la main avec
une fusée. </i>»<br />
<br />
<b>« La sueur perle
sous le casque ! » </b><br />
<br />
<table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: right; margin-left: 1em; text-align: right;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh_d41gYaJyLF-WbTvz-9Rb3XL2FvwhsW6QrDIjRabDR-zXhdYGe_O7psFg_7DNKKFXKZrjgyMAyI2agL1YbO5G7_NQ6pUOhL4Az37FXZZ-9QczkfcYQ7cuhgnHzsV7emKIn-ieSVTcdwtZ/s1600/jean-cholet1.png" imageanchor="1" style="clear: right; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh_d41gYaJyLF-WbTvz-9Rb3XL2FvwhsW6QrDIjRabDR-zXhdYGe_O7psFg_7DNKKFXKZrjgyMAyI2agL1YbO5G7_NQ6pUOhL4Az37FXZZ-9QczkfcYQ7cuhgnHzsV7emKIn-ieSVTcdwtZ/s1600/jean-cholet1.png" height="400" width="220" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Tout juste démineur en 1944.</td></tr>
</tbody></table>
Le 3e Bataillon du Génie est basé à
Houlgate. Les missions s’enchaînent
sur les champs de mines.
Chaque fois, les mêmes gestes :
repérage avec mille précautions,
en surveillant la « <i>poêle à frire</i> » et
ses pieds ! Et des bouffées d’angoisse
: « <i>Certains jours, la sueur
perle sous le casque plat. </i>»
Lorsqu’une mine est repérée, il
faut poser un petit cône pour
l’équipe suivante qui la retire et la
fait sauter.
Près d’une villa, des mines antichars
doivent être enlevées : elles
peuvent être piégées. « <i>Je m’allonge
sur le sol, avec une lame, je
gratte la terre. Sous la mine, je
découvre un allumeur attaché à
un piquet.</i> » Avant de couper le
fil, il faut mettre une goupille dans
un trou minuscule. A ce moment,
une pierre roule au fond du trou.
« <i>Son bruit m’a paralysé. Je
reprends mes esprits, j’enlève la
mine, le piquet : comme il me
semble beau ! D’autres sections
ont déjà perdu trois des leurs. </i>»
Un autre jour, il faut vérifier qu’il
n’y a pas de mines dans un champ
sous les cadavres de vaches !<br />
<br />
<br />
<b> Les prisonniers allemands
aussi... </b><br />
<br />
Les démineurs ont payé le prix
fort, comme les prisonniers
allemands qui sont mis à contribution
par les armées alliées
pour effectuer les tâches dangereuses.
En 11 mois, le
3e Bataillon a nettoyé 350 hectares,
relevé 60 000 mines. Ces
déminages ont provoqué
35 accidents, causant la mort de
15 sapeurs, dont 12 dans la
compagnie de Jean Cholet.Région Basse-Normandiehttp://www.blogger.com/profile/17844251614929698395noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1355560780198856213.post-67756574064365784182014-07-10T02:54:00.002-07:002014-07-10T03:00:28.664-07:00Bernard Leplat et les élèves de la classe de 1re Bac Pro élevage support équin de la MFR de Vimoutiers<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjm4YEZdoK35sR4OFI8UBn_bEXx5Z9uM_PcJ9ULNHcI4ewmX2hQbfwB7nCUOaZNxem8BueayI2Bs80FRadvDlzB_f0aznbYLZQm5NqzfXyMl0z5vWuYyuzZCfrAAB3Xu98KpzvAFxtUE53W/s1600/bernard-leplat.png" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjm4YEZdoK35sR4OFI8UBn_bEXx5Z9uM_PcJ9ULNHcI4ewmX2hQbfwB7nCUOaZNxem8BueayI2Bs80FRadvDlzB_f0aznbYLZQm5NqzfXyMl0z5vWuYyuzZCfrAAB3Xu98KpzvAFxtUE53W/s1600/bernard-leplat.png" height="198" width="200" /></a><i>Après une drôle de guerre, Bernard Leplat rejoint la Résistance dans le groupe Vengeance, suivant l’exemple de ses parents. La journée du 26 juin 1944 le marquera à jamais.</i><br />
<br />
<i>« Le 28 novembre 1939, je suis
mobilisé dans l'Eure où je suis
affecté au peloton des transmissions
: à l'époque c'était le
morse. L'hiver 1939-1940 est très
froid avec de fortes gelées et une
épaisseur de 30 cm de neige</i> ».
Bernard Leplat est victime de l'épidémie
de grippe. Une fois rétabli,
il rejoint son régiment : « N<i>ous
couchions dans une porcherie qui
avait reçu 200 cochons !</i> » Fin mars
1940 son régiment prend la direction
de Marseille par voie ferrée :
« <i>Dans des wagons à bestiaux,
sans aucune commodité…</i> » Puis
c'est l'embarquement pour le
Liban en mai. A peine arrivé,
Bernard Leplat est de nouveau
alité. Le diagnostic est sans appel
: la dengue. Après un mois d'hospitalisation,
il rejoint son régiment
vers Alep, puis, repart pour
Damas. La France capitule : « <i>On
a dû alors se battre contre les
Anglais. Mais c’est peu dire que le
coeur n’y était pas. </i>» Il rentre en
France en octobre 1941 avant
d’être démobilisé l’été suivant.
« <i>Ne sachant pas quoi faire de
nous, ils nous ont renvoyés définitivement
dans nos foyers </i>».<br />
<br />
<b>« Ne pas parler » </b><br />
<br />
26 juin 1944 : l’Orne est loin
d’être libéré, il faudra attendre
encore deux longs mois avant de
pouvoir hisser de nouveau le drapeau
tricolore. La ferme familiale
à Neauphe sur Dive, entre Trun et
Chambois, est investie par la
Gestapo française et des soldats
allemands qui entourent deux
camarades résistants prisonniers.
Très rapidement Bernard, son
frère Hubert et leur père sont alignés
le long du mur de la grange
puis conduits dans l'étable les
bras levés. Les soldats font tourner
des gourdins et des nerfs de
boeufs en riant : « <i>On va bien
s'amuser !</i> » Le père de Bernard
passe le premier : "<i>Ses cris m'ont
bouleversé !</i>", puis c’est le tour
des fils. Les nervis le font mettre à
plat ventre, les bras en croix, face
contre le béton. Ils tapent chacun
leur tour : "<i>Je crie comme les
autres.</i>" Les bourreaux posent les
questions, Bernard reste de marbre
malgré la douleur. « <i>Les
coups sont là, ils font mal mais il
ne faut pas parler.</i> »
Une traction arrive et un
Résistant de Trun en descend
dans un sale état : il a dû subir lui
aussi un interrogatoire musclé. Il
est poussé vers les deux autres
Résistants. Les Leplat sont toujours
face au mur bras levés avec
des soldats allemands mitraillette
à la hanche. Un gestapiste les
ramène dans leur maison. La
famille libérée entend le crépitement
sinistre des mitraillettes :
c'en est fini des trois héros. La
maison est dans un désordre
inouï : on a fouillé partout, pris
l'argent et les bijoux.<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi05_shPMtKr33WBk6ObYKnfCdnq2bCBsDnJTfM5rVoz216RVkumQkax_uRcmPZ-v4fZ6RL7yx1DY4VRXxVJRZuoCFlJzvLcFRIb9CXnLWw1egxOBYBr_PE9d32APP_STASEBIKkmrEtITI/s1600/bernard-leplat1.png" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi05_shPMtKr33WBk6ObYKnfCdnq2bCBsDnJTfM5rVoz216RVkumQkax_uRcmPZ-v4fZ6RL7yx1DY4VRXxVJRZuoCFlJzvLcFRIb9CXnLWw1egxOBYBr_PE9d32APP_STASEBIKkmrEtITI/s1600/bernard-leplat1.png" height="292" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Carte de membre du mouvement de Résistance Vengeance.</td></tr>
</tbody></table>
<br />
<b>« Fume, tu sentiras moins » </b><br />
<br />
Deux jours après la fin du carnage
de Chambois, Bernard
Leplat et son beau-père, vont voir
le champ de bataille à Moissy. Le
spectacle est effrayant : des chevaux
morts se mêlent aux cadavres
de soldats jusque dans la
rivière. L’odeur est pestilentielle.
Le beau-père lui propose alors
une cigarette. "<i>Fume, tu sentiras
moins ! </i>" Ce fut sa première cigarette.
"<i>Mais pas la dernière…</i> »
Le retour se fait dans un silence
de plomb. « »<br />
<br />
<i>C'était horrible, je
n'ai pas de mots assez forts pour
décrire ce que l'on ressent, je
crois que cela n'existe pas.</i>Région Basse-Normandiehttp://www.blogger.com/profile/17844251614929698395noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1355560780198856213.post-7979695544080570042014-07-09T07:07:00.002-07:002014-07-09T07:07:42.679-07:00Henri Derouet et les élèves de 3e et 2de du lycée agricole de Giel<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi91ybJlKgCB3D4RQFgMLgubuGrdpR1sa6tE0XLOabpPi_CIc_6v0wr0f3ZEGH30PZ3r_JMDTeoc7UiZvWPyz2_4sXML0AJiA7M-7owa1Ln5xdasGpEYpD1_dt5GgtBqrJtuMGg77RJIeQn/s1600/henri-derouet1.png" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi91ybJlKgCB3D4RQFgMLgubuGrdpR1sa6tE0XLOabpPi_CIc_6v0wr0f3ZEGH30PZ3r_JMDTeoc7UiZvWPyz2_4sXML0AJiA7M-7owa1Ln5xdasGpEYpD1_dt5GgtBqrJtuMGg77RJIeQn/s1600/henri-derouet1.png" height="198" width="200" /></a></div>
<i>Durant l’été 44, près de 600 blessés seront soignés à l’orphelinat de Giel transformé en hôpital. Entre les corps qu’on opère et ceux qu’on enterre, les 200 élèves vont pourtant finir leur année scolaire. Henri Derouet était l’un d’eux.</i><br />
<br />
« Nous avons appris le Débarquement par la radio sur le seul poste existant qui était chez le directeur. Chaque matin, les surveillants indiquaient la progression des Alliés au moyen de fils de laine punaisés sur une carte de la Normandie.<br /><br />
<b>Les Américains s’annoncent</b><br />
<br />Nous avons aussi compris que le Débarquement avait eu lieu parce que beaucoup d’avions alliés passaient au-dessus de nous. Ces avions volaient très haut pour échapper aux tirs de la DCA. Ils lançaient des petits papiers argentés pour brouiller les radars. Les Américains lançaient aussi parfois des tracts pour prévenir la population des bombardements et l’inciter à ne pas rester dans les maisons. Sur d’autres tracts, ils décrivaient leurs armes et leurs uniformes avec les grades pour qu'on puisse les reconnaître quand ils arriveraient chez nous.<br /><b> </b><br />
<b>Des classes transformées en salle d’opération</b><br />
<table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: right; margin-left: 1em; text-align: right;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiKUolr5-SOcKJIg4puB7jNlWx_vdq8b_7XjIWDQLGQP-ca-F-vOGpGHfrWmHvLGnhuH_3bJ9YV4mNURSe_V-5foe5r73zANm6iJzsMy8clxLzJlQxRHuDW384dI5CCWsFdjFCD6dtEwP3V/s1600/henri-derouet.png" imageanchor="1" style="clear: right; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiKUolr5-SOcKJIg4puB7jNlWx_vdq8b_7XjIWDQLGQP-ca-F-vOGpGHfrWmHvLGnhuH_3bJ9YV4mNURSe_V-5foe5r73zANm6iJzsMy8clxLzJlQxRHuDW384dI5CCWsFdjFCD6dtEwP3V/s1600/henri-derouet.png" height="400" width="285" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Henri Derouet enfant à l'orphelinat.</td></tr>
</tbody></table>
<br />Dès le 16 juin, une équipe de la Croix-rouge est venue de Paris pour faire fonctionner l'hôpital. Il y avait aussi les chirurgiens des hôpitaux de Falaise et d’Argentan qui avaient été détruits, ainsi que des religieuses d’Argentan et de Giel. Ceux qui allaient chercher les blessés prenaient beaucoup de risques parce que les avions mitraillaient tout ce qui bougeait dans les rues, croyant que c'étaient des Allemands qui circulaient. Dès qu’ils entendaient un avion, ils stoppaient leur ambulance et couraient se cacher. Je me souviens d’une infirmière qui est revenue « en charpie », touchée par les balles des mitrailleuses avant d’avoir pu s’abriter. Sa tombe est dans le cimetière de Giel. C'était une femme d'origine polonaise : Marguerite Lewandowska. On voyait les ambulances arriver, puis les corps qu’on déchargeait sur des brancards. Des classes avaient été aménagées en salle d’opération. On humait les vapeurs de chloroforme qui passaient à travers les fenêtres. Quand il y avait un décès, les élèves les plus âgés étaient parfois chargés de transporter les défunts jusqu’au cimetière, après une courte cérémonie religieuse dans la chapelle qui se situait dans l’actuel CDI du lycée. Les douches au sous-sol servaient de morgue. Très vite, il a fallu aménager un second cimetière. Les plus jeunes, nous montions dans les dortoirs pour donner un petit concert aux malades et les réconforter. On allait voir les morts aussi. Parfois on soulevait le drap et on touchait les cadavres. Nous n’étions pas particulièrement impressionnés : à force, nous nous étions endurcis. Du moins, ça allait tant que<br />ce n’était pas le cadavre d’un copain qui était sur la table, ce qui est malheureusement arrivé.<br /><b> </b><br />
<b>Un directeur tenace et avisé…</b><br />
<br />Les Allemands, qui avaient installé une batterie au moulin pour tirer sur les Anglais de l’autre côté de Putanges, n’ont pas tardé à vouloir réquisitionner l’hôpital pour leurs blessés. Ils voulaient mettre tout le monde dehors. Heureusement, le directeur leur a tenu tête et a réussi à obtenir que la maison soit partagée. Seulement la présence des soldats Allemands a été repérée par des Anglais qui ont décidé de les déloger. Ils ont cerné la maison et étaient prêts à déclencher un tir de destruction. Le directeur l’a appris et a réussi à faire passer un message aux Anglais pour leur indiquer qu’ils visaient en fait l’hôpital. Comme on craignait surtout les bombardements aériens, les croix rouges avaient été peintes sur le toit : les soldats ne pouvaient donc pas les voir du sol ».Région Basse-Normandiehttp://www.blogger.com/profile/17844251614929698395noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1355560780198856213.post-86398432981608069722014-07-09T06:36:00.000-07:002014-07-09T06:56:11.964-07:00" On ne s'attendait pas à un tel déluge "<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg52qMXh4YoF_YfP0OI3CCS00ZUPIbfCxK93CN1mIxXRcoLDLuRYTMV_AZaNKfIwdVmEESu-1d8gXA7b2NMVx3cmdTWv7cvpZrcF1lUzXsGkS3trvqD3A-JYsUKK0k63eSKqpiAGYhZtsof/s1600/janine-hardy.png" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg52qMXh4YoF_YfP0OI3CCS00ZUPIbfCxK93CN1mIxXRcoLDLuRYTMV_AZaNKfIwdVmEESu-1d8gXA7b2NMVx3cmdTWv7cvpZrcF1lUzXsGkS3trvqD3A-JYsUKK0k63eSKqpiAGYhZtsof/s1600/janine-hardy.png" height="198" width="200" /></a></div>
<i>Engagée dans les équipes d’urgence dès les premiers instants de la Libération, Janine Hardy a été profondément marquée par la destruction de Caen.</i><br />
<br />
« Mon frère, Pierre, était dans la résistance et nous avait prévenus de l’imminence du Débarquement. Quelques jours avant le 6 juin j’étais sur Lisieux, mon frère m’a appelé pour me dire « <i>Rentre, le Débarquement va avoir lieu !</i> ». On s’attendait à un bombardement mais on ne s’attendait pas à un tel déluge. Entre le château et la rue Saint Jean, le bombardement a duré une demi-heure, il a tout ravagé. Dans la nuit, il n’y avait pas besoin de lumière tellement les bombardements sur la côte éclairaient comme en plein jour. Moi je n’avais pas peur, on se disait : « <i>Dans quelques heures, on est libéré. </i>» A 8 heures, dans le haut de la rue du Vaugueux, les estafettes anglaises sont arrivées, mais les troupes alliées ont été repoussées par les Allemands.<br />
<br />
<b>« Ça m’est tombé dessus ! »</b><br />
<br />
<table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: right; margin-left: 1em; text-align: right;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhhYDpkRHqWn6plOCaKMA3g0VI9mGbkFhOTtcQ-daDCLUiR9vRtPP5Hc9-3ea2oTgzt44DUu92Xtao6w_MhkLUrFa-E6KlJPM3b-Psg9UYclsm8Q43YItu69gl4ftUCr0ac5VIJQZSFOTWx/s1600/janine-hardy1.png" imageanchor="1" style="clear: right; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhhYDpkRHqWn6plOCaKMA3g0VI9mGbkFhOTtcQ-daDCLUiR9vRtPP5Hc9-3ea2oTgzt44DUu92Xtao6w_MhkLUrFa-E6KlJPM3b-Psg9UYclsm8Q43YItu69gl4ftUCr0ac5VIJQZSFOTWx/s1600/janine-hardy1.png" height="351" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Caen sous les ruines ©Mémorial de Caen</td></tr>
</tbody></table>
A 13h25, c’était les avions américains. On ne les a pas entendus arriver : ils étaient très haut, ça m’est tombé dessus. Par contre le bombardement de 17h20, c’était les Anglais et ils prenaient des risques. Je voyais l’avion qui piquait sur nous et les bombes descendre. Vous êtes là, vous ne pouvez rien faire. Après les bombardements, on est venu me chercher. « <i>Viens vite, il faut dégager les ruines</i> ». Je me suis mise dans les équipes d’urgence organisées par la Croix-rouge. Quand vous arrivez dans un quartier que vous connaissez bien et que ce n’est plus qu’un trou : il faut déblayer. Vous entendez les gens qui n’ont pas réussi à se dégager. Je vois encore une femme prise dans les décombres qui s’inquiète pour son bébé. La fillette est morte étouffée dans les bras de sa mère, pensant la sauver… On a besoin de vous, vous avez un brancard, vous voyez un blessé, vous allez vers lui, automatiquement, naturellement. Beaucoup de personnes ont été à ce moment-là très dévouées, grâce à elles nous avons eu de la viande, des couches, du lait pour nourrir les bébés.<br />
<br />
<b>« Je me suis transformée en mère-maçon. »</b><br />
<br />
Tout le centre de Caen était démoli, je n’avais plus de maison, plus d’argent, plus de linge. Je suis restée dans les abris du lycée Malherbe jusqu’au mois de novembre. Alors je suis partie à Paris, moi qui quittais mes ruines et les Parisiens qui faisaient la fête, ils disaient qu’ils avaient beaucoup souffert, ils avaient passé trois jours dans les caves et après ils retrouvaient leur maison alors que nous, nous vivions dans les ruines ! Ils ne se rendaient pas compte de toute cette misère, de l’étendue des dégâts en Normandie. Revenue à Caen, j’avais trouvé un logement, dans un quartier sinistré, avec de grands trous dans les murs, alors je me suis transformée en mère-maçon ; trouver des pierres et reboucher tous les trous. J’avais un toit et des murs, je pouvais enfin faire du feu. »Région Basse-Normandiehttp://www.blogger.com/profile/17844251614929698395noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1355560780198856213.post-34365232551338451182014-07-09T06:19:00.000-07:002014-07-09T06:19:38.552-07:00André Legorjus et la classe de 1re Bac Pro Vente du CIFAC de Caen<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgRE19VrDgt2lySDSDqwslIibsgr_m2BIt4_FuwVFmaN3BVctzDRh_QQwUEHeGejLbK0xuawrJ6FFIIGfVfz8G4J8XuJJ12yuMS-yDf1Z7rzYz1Wr4Yim7gqC8pTdhGtS-WbhCboGG7v8XH/s1600/andre-legorjus.png" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgRE19VrDgt2lySDSDqwslIibsgr_m2BIt4_FuwVFmaN3BVctzDRh_QQwUEHeGejLbK0xuawrJ6FFIIGfVfz8G4J8XuJJ12yuMS-yDf1Z7rzYz1Wr4Yim7gqC8pTdhGtS-WbhCboGG7v8XH/s1600/andre-legorjus.png" height="197" width="200" /></a></div>
<i>De nombreux drames ont suivi la joie de l'annonce du Débarquement. A l'âge de l'insouciance, André Legorjus a souvent vu l'horreur. Même si quelques rares épisodes ont pu le faire sourire...</i><br />
<br />
« Je n’étais pas Vichyssois et je voulais faire quelque chose alors j’ai intégré les Equipes nationales<br />formées début 44 dans la défense passive pour participer à des missions de sauvetage en cas de bombardement. Nous étions une cinquantaine de personnes : un mélange essentiellement d’ouvriers de différentes origines, d’étudiants et de « gamins » de 16-17 ans comme moi.<br /><b> </b><br />
<b>Des moments extrêmement durs</b><br />
<br />A Caen, dans un premier temps, on ne parlait pas encore de « Débarquement allié », mais seulement de « Débarquement britannique » car les premières informations sont venues de Ouistreham, du secteur de Sword où les troupes britanniques débarquaient. Leur avancée était appuyée de la côte par le Cuirassé Rodney. Il avait une telle puissance de feu qu’un de ses obus a détruit le clocher de l’église Saint-Pierre. Mon pire souvenir a été à l’occasion d’une mission pour dégager une femme rue de Geôle. On l’entendait appeler au secours sous les décombres. Un mineur de May sur Orne nous a aidés à faire une ouverture. Au bout d’un moment, notre progression a été bloquée par le corps d’une jeune fille sans vie qui obstruait le passage, nous empêchant d’atteindre sa mère. Nous n’avons pas eu<br />d’autres solutions que de découper la jambe de la jeune fille avec mon couteau !<br />Il y a eu beaucoup d’autres moments extrêmement durs comme la découverte de ces corps calcinés réduits à trois fois rien ou de voir, au petit matin du 8 juin, des bouts de chairs dans les arbres de la Place de la République après que des bombes étaient tombées dans des tranchées où s’étaient réfugiés les habitants.<br /><b> </b><br />
<b>Des clous, on est encore vivants !</b><br />
<table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: right; margin-left: 1em; text-align: right;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiH9-9ZqBab-c-YIMhXZUtQ2CIxoHmD6geNOZZhX4OrPAT78L7DBYsZFbFs_bwVZuGwzM4U_m4w5hnwX5mMCrAFTQ3Wp5BOFuY88_GrLeQjY0jyLFnvsK6FaTANG5HoVOL-ohr3sS5KPnoU/s1600/andre-legorjus1.png" imageanchor="1" style="clear: right; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiH9-9ZqBab-c-YIMhXZUtQ2CIxoHmD6geNOZZhX4OrPAT78L7DBYsZFbFs_bwVZuGwzM4U_m4w5hnwX5mMCrAFTQ3Wp5BOFuY88_GrLeQjY0jyLFnvsK6FaTANG5HoVOL-ohr3sS5KPnoU/s1600/andre-legorjus1.png" height="400" width="378" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">André Legorjus tout juste engagé dans la Marine.</td></tr>
</tbody></table>
<br />Ce soir-là, en 45 minutes, 2 500 tonnes de bombes ont été larguées sur Caen pour préparer l’attaque qui a conduit à la libération de la rive gauche le lendemain. Nous étions 12 en train de fêter l’anniversaire d’un camarade près de l’église Saint-Sauveur. Dès les premiers coups de tonnerre, on s’est réfugiés dans la cave du tonnelier d’à côté. Très vite l’entrée a été complètement bouchée par les débris. Il y avait avec nous le curé de Saint-Sauveur et une vingtaine de ses paroissiens. Le curé nous a dit : « <i>Mes frères, nous allons tous périr, prions Dieu ! Notre dernière heure est arrivée ! </i>» Et nous les jeunes, on a lui a répondu : « Des clous, on est encore vivants ! » Et on a commencé à dégager une entrée. J’ai été le premier à sortir, j’étais le plus jeune. Un jour, j’ai trouvé une valise dans les décombres. Le lendemain, une vieille dame qui avait appris cette découverte s’est présentée au lycée Pasteur où était installé notre QG. Quand je lui ai décrit son contenu, elle s’est exclamée : « <i>C’est ma valise ! </i>»<br />
<br /><b>La valise d’une vieille dame, le coffre fort du curé…</b><br />
<br />Je lui ai remis et la vieille dame est repartie sans m’adresser le moindre merci. La valise était pourtant remplie de dollars de lingots et de pièces d’or ! Je n’ai jamais su si j’avais remis ce trésor à la bonne personne. Plus tard, mes collègues m’ont dit : « <i>On n’avait pas un sou, tu aurais pu…</i> » Non, je n’aurais pas pu faire ça. Nous avions la possibilité de piller autant qu’on voulait. Nous ne l’avons jamais fait sauf pour nous nourrir. On a dû aussi fracturer un coffre fort à coup de pioche et de barre<br />à mine au milieu des ruines du presbytère de l’église Saint-Jean. C’était à la demande du curé qui voulait récupérer les objets du culte. Et pendant que nous fracturions le coffre, deux policiers nous sont tombés dessus, nous prenant pour des pillards. Il a fallu que le curé explique qu’il était bien le curé et qu’il était à l’origine de ce « casse » qui n’en était pas un. Après, il nous a demandé de fracturer les troncs de l’église qu’il n’avait pu vider depuis le 6 juin. Il avait perdu les clefs. Heureusement, il y avait aussi des moments comme celui-ci mais durant cette période les occasions de s’amuser furent très rares. »Région Basse-Normandiehttp://www.blogger.com/profile/17844251614929698395noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1355560780198856213.post-50714633763495764962014-07-09T06:07:00.003-07:002014-07-09T06:08:02.264-07:00" Je vois encore les Américains arriver "<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhNcuq59Eo9P33Y0nWbr9otmHHMGEQOt_Vrm8BRkYAY5o75BYLSt2qtVP6kkYdpVeG7sojXNGmbyRt9CJuVzDygHZ0E2Ba2US7vjooVybGAzD-1i3-pgz10DHXmvOiQGzU0g6a8MKe-EBpQ/s1600/madeleine-dumais.png" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhNcuq59Eo9P33Y0nWbr9otmHHMGEQOt_Vrm8BRkYAY5o75BYLSt2qtVP6kkYdpVeG7sojXNGmbyRt9CJuVzDygHZ0E2Ba2US7vjooVybGAzD-1i3-pgz10DHXmvOiQGzU0g6a8MKe-EBpQ/s1600/madeleine-dumais.png" height="197" width="200" /></a></div>
<i>Madeleine Dumais était une jeune institutrice lorsqu’elle vécut l’Occupation, le Débarquement puis la Libération. Elle raconte la vie d’alors dans un village du Bessin.</i><br />
<br />
« En septembre 1943, je fais la rentrée des classes en tant qu’institutrice dans l’école du petit village d’Écrammeville, situé dans les marais du Bessin. Quelques soldats allemands occupent le village et sont installés dans les maisons du bourg. Ils réquisitionnent les hommes du village pour construire le Mur de l’Atlantique. Moi, je suis quelques fois réquisitionnée pour pêcher des moules sur la plage, et d’autres femmes pour faire des travaux domestiques pour le compte des Allemands. Les enfants du village ont une vie difficile pendant cette période. Ils doivent souvent se lever tôt pour aider leurs parents aux travaux des champs, notamment traire les vaches. Des fillettes s’occupent de leurs petits frères et soeurs avant de se rendre à pied jusqu’à l’école. Beaucoup d’enfants rentrent chez eux à 18h, après l’étude, et terminent leur longue journée en travaillant à la maison. Les enfants ne jouent pas beaucoup. Les jours où il n’y a pas classe, ils glanent des légumes dans les champs et ramassent sur la voie ferrée le charbon tombé des trains.<br />
<br />
<b>Un élève particulier</b><br />
<br />
Il y a un élève très particulier dans ma classe. C’est une fillette de dix ans qui s’appelle Raphaëlle. J’apprends vite qu’il s’agit en réalité d’un petit garçon que ses parents ont déguisé en fille. Cette famille juive s’était réfugiée à Écrammeville en 1942, après avoir échappé à une rafle dans le Nord de la France.<br />
<b><br />L’attente des prisonniers</b> <b>et la liesse du 8 mai 1945</b><br />
<table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: right; margin-left: 1em; text-align: right;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgwzFM4xaMC5k92ewtVlGhfmFdwgR5u-rviyeK7ON0B6aBAGOHx2ji74puJZy6-ivgKS9hRYvrT4SwcNYAbezLm_GiMT9SwxaZgbLvvq1RtzcsoZtPiD0lyLa9CSG22LL7aDLHs0Ag9kZ_F/s1600/madeleine-dumais1.png" imageanchor="1" style="clear: right; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgwzFM4xaMC5k92ewtVlGhfmFdwgR5u-rviyeK7ON0B6aBAGOHx2ji74puJZy6-ivgKS9hRYvrT4SwcNYAbezLm_GiMT9SwxaZgbLvvq1RtzcsoZtPiD0lyLa9CSG22LL7aDLHs0Ag9kZ_F/s1600/madeleine-dumais1.png" height="400" width="248" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Madeleine Dumais à 21 ans.</td></tr>
</tbody></table>
<br />
Le 7 juin 1944, je vois entrer dans le village les premiers soldats américains. Je les vois encore arriver le long de la haie, le visage enduit de Palmolive noir en guise de camouflage ! Ils nous distribuent du chocolat et certains boivent un bon coup de Calva. C’est une joie immense pour nous, même si certains villageois ne font pas vraiment la différence entre les libérateurs et les occupants.<br />
<br />
<b> L’incroyable spectacle d’Omaha</b><br />
<br />
Le 8 juin, je décide de me rendre à vélo, avec une amie, sur la plage d’Omaha. Le spectacle que nous avons sous les yeux est incroyable. Il y a du matériel partout : des péniches éventrées, des chars détruits, des grues aplaties, mais aussi une quantité d’objets que les soldats ont laissés là. C’est bien simple, on ne peut pas poser une feuille tellement il y a d’objets qui jonchent le sable. Je vois même des raquettes de tennis ! Une semaine après, nous sommes allées voir un centre américain. Il y avait des tentes hôpital avec tout ce qu’il faut ; c’est là que j’ai vu mes premières machines à laver et mes premiers sèche-linges. On ouvrait des yeux grands comme ça, parce qu’on ne connaissait rien de tout ça ! Mais dans les familles, c’était toujours la tristesse et les difficultés de vie, car elles attendaient le retour des prisonniers et des déportés. La guerre durera encore pratiquement une année. Et le 8 mai 1945, on danse pendant trois jours et trois nuits, sans s’arrêter. C’est la liesse, l’euphorie générale ! Après le retour des prisonniers, la vie est néanmoins toujours difficile. Nous mangeons encore grâce aux tickets de rationnement qui durent jusqu’en 1949. C’est une telle pagaille à l’époque, qu’il n’y a pas beaucoup d’associations structurées. On aide à droite, à gauche, une famille en détresse, etc. Cette guerre, c’est pour beaucoup presque dix années de privations ; ça compte dans une vie. »Région Basse-Normandiehttp://www.blogger.com/profile/17844251614929698395noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1355560780198856213.post-29465705759958302652014-07-09T05:27:00.005-07:002014-07-09T05:27:44.533-07:00Jean Mignon et la classe de 1re Techniciens d'usinage du lycée Curie de Saint-Lô<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiypniUW90QnodAouUj4IYOpA62y9NcuExzccxdVTzd3H1lvj-o06UOVzXUF1AmHmJihCnGhi_GZh1HS2ze3Si_8ugBwTiFifaZ7jWZ6IJ9hre7aqmDUbc8PEAlighgraisLWx59VOrg6Xg/s1600/jean-mignon.png" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiypniUW90QnodAouUj4IYOpA62y9NcuExzccxdVTzd3H1lvj-o06UOVzXUF1AmHmJihCnGhi_GZh1HS2ze3Si_8ugBwTiFifaZ7jWZ6IJ9hre7aqmDUbc8PEAlighgraisLWx59VOrg6Xg/s1600/jean-mignon.png" height="198" width="200" /></a><i>Dans la soirée du 6 juin, Jean Mignon et sa soeur s’amusent à compter les avions dans le ciel saint-lois. Soudain le ciel se remplit de points noirs. Quelques minutes plus tard, ils voient flamber leur ville.</i><br />
<br />
A 7h30, le 6 juin, Jean Mignon, enfant de choeur, est à l'église Notre-Dame de Saint-Lô. Le sacristain l'avait salué ainsi : « <i>Tu as vu Mignon, c'est bon : c'est le Débarquement !</i> » Pendant la messe, il n'a pas été très attentif : « <i>J'avais les vitraux devant moi, je ne les voyais pas vibrer mais je les entendais trembler...</i> » L'apercevant plus tard en ville, le boulanger s'exclame : « <i>Mais Mignon, qu'est-ce que tu fous là, tu devrais être chez toi !</i> » D'autres personnes alertent ses parents : « <i>Ne restez pas là, si vous voyiez ce qui s'est passé en ville... partez, partez !</i> » Ses parents n'ont pas voulu quitter leur maison. Par chance, ils habitent une des rares rues épargnée par les bombes...<br />
<b><br />« Je vis la ville flamber d'un bout à l'autre. »</b><br /><br />
Un deuxième bombardement a lieu le soir-même. Comme d'habitude, Jean Mignon et sa soeur s'amusent à compter les avions qui passent : « <i>Il faisait beau, le six au soir. On les voyait très bien briller dans le soleil. Des points noirs sont apparus tout à coup. Avant de les voir se détacher je ne savais pas que c’étaient des bombes. </i>» Les avions lâchaient des bombes et repartaient. Les bombardements ont duré deux minutes, le calme est revenu ensuite. Il voit alors «<i> monter le long de la rue comme un nuage orangé</i> », ce sont les incendies qui se sont déclarés en ville. La famille part finalement à la campagne dans une zone proche des combats et y restera un mois. Jean Mignon y rencontrera des soldats américains. Et c'est une découverte : « <i>Un convoi, des jeeps... </i>» Un soldat lui tend un chewing-gum : « <i>Je ne vois jamais un chewing-gum, même encore aujourd'hui, sans penser à cet Américain dont je n'ai jamais su le nom. Il a peut-être été tué au front, qui sait ?</i> »<br /><b> </b><br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgdzL0FYXlnkp7PhGS4pYcRTSfUUVGtBM5zOd3d2Y_2kQx7u0VM6EuAuMT-Iy0Bj7SGGl9SQUJ9JqFK6kiq24s0MGBS5u8a0ijtrVev4PnDMqYdws8FeS0aI0XgdJuH0lGq1_3fz6tAJsWh/s1600/jean-mignon1.png" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgdzL0FYXlnkp7PhGS4pYcRTSfUUVGtBM5zOd3d2Y_2kQx7u0VM6EuAuMT-Iy0Bj7SGGl9SQUJ9JqFK6kiq24s0MGBS5u8a0ijtrVev4PnDMqYdws8FeS0aI0XgdJuH0lGq1_3fz6tAJsWh/s1600/jean-mignon1.png" height="282" width="320" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Jean Mignon pendant la guerre. </td></tr>
</tbody></table>
<b>« Ils ont lâché « ça » comme ça ! »</b><br />
<br />A 83 ans, Jean Mignon revient sur ses souvenirs d'enfant avec modestie : « <i>Le gamin que j'étais entendait dire beaucoup de choses, il regardait les gens, mais il ne saisissait pas vraiment ce qu'il vivait.</i> » Il reconnaît avoir eu de la chance, se rappelle ses quatre copains morts pendant les bombardements. Ces souvenirs restent douloureux : « <i>Saint-Lô, vu à 2 000 mètres d'altitude, c’était quelque chose qui devait faire tout petit ! Et ils ont lâché « ça » comme ça...</i> ». Mais il prend aussi plaisir à voir resurgir des sensations anciennes, telles que l'odeur des bâches des camions de l'époque : « <i>Je me mets à côté, je ferme les yeux, j'ai 14 ans</i>. » C'est vers 40 ans que Jean Mignon s'est penché sur les événements qu'il a vécus : « <i>Alors je me suis plongé là dedans et je n'en suis pas sorti </i>».Région Basse-Normandiehttp://www.blogger.com/profile/17844251614929698395noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1355560780198856213.post-18142235299542087642014-07-09T05:03:00.001-07:002014-07-09T05:03:48.015-07:00Une enfance blessée<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEis4XDtvjPuB6HKQs7VDrK4hZMQZdUV4Yh3qd-XMN2LtgyllfCwxRMeEYyGWfWAD8MbOJHUURx-ZotK56NIoFKqvWZ0Q0EhMKvy4Xgntnup1vRRTvUmHYux0kv1Jvzrg-Bf-7vuMKT1Cg1y/s1600/michele-letourneur.png" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEis4XDtvjPuB6HKQs7VDrK4hZMQZdUV4Yh3qd-XMN2LtgyllfCwxRMeEYyGWfWAD8MbOJHUURx-ZotK56NIoFKqvWZ0Q0EhMKvy4Xgntnup1vRRTvUmHYux0kv1Jvzrg-Bf-7vuMKT1Cg1y/s1600/michele-letourneur.png" height="198" width="200" /></a></div>
<i>Au matin du 6 juin, il pleut des obus sur les terres situées à proximité des plages. A 12 kilomètres d’Omaha la sanglante, la famille Letourneur se sauve comme elle peut. Cela n’empêchera pas Michèle, alors âgée de dix ans, d’être blessée le lendemain.</i><br />
<br />
À l'aube du 6 juin, la marine américaine entame le bombardement de la côte. Dans leur maison siuée à 12 kilomètres d’Omaha, Michèle Letourneur et sa famille se retrouvent sous les bombardements incessants des navires. Ils sont contraints de quitter le domicile familial. « <i>A ce moment, ma mère et ma soeur qui étaient sur le trottoir ont été projetées par un obus de l'autre côté de la rue.</i> » Pour survivre, ils s'éloignent de la plage. Sur le chemin, la jeune fille voit un cheval mort sur le bas-côté de la route. « <i>En voyant ce cheval mort, c'est là que je me suis rendu vraiment compte que c'était la guerre ! </i>» En s’enfonçant dans les terres, ils se retrouvent au mauvais endroit : « <i>Un soldat américain m'a demandé ce qu’on faisait là, et nous a annoncé qu’on courait un grave danger car nous étions entre les lignes américaines et allemandes. Ce soldat nous a donc envoyés plus loin, à l’arrière des combats.</i> » Lorsque la nuit tombe, ils ne trouvent qu'un tas de gravats pour dormir. Le lendemain, les hommes partent traire les vaches pour nourrir toute la famille.<br />
<br /><b>Une grenade balancée par un GI</b><br />
<table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: right; margin-left: 1em; text-align: right;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEie9HNmJdU7cLnuqMVWdg0yQzNa4kEKLv_EgQWzY_tf1saFfXYEpMt4vXiH4lhHjWW4DO03iSkKY4ZGHidWamkH4q6xBBaJ-0FclDNyTw0bBx1MNKz7yVRW1r5gQ3Wx7M-W71Rp0u_r96IS/s1600/michele-letourneur1.png" imageanchor="1" style="clear: right; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEie9HNmJdU7cLnuqMVWdg0yQzNa4kEKLv_EgQWzY_tf1saFfXYEpMt4vXiH4lhHjWW4DO03iSkKY4ZGHidWamkH4q6xBBaJ-0FclDNyTw0bBx1MNKz7yVRW1r5gQ3Wx7M-W71Rp0u_r96IS/s1600/michele-letourneur1.png" height="400" width="220" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Michèle Letourneur durant l'été 1941.</td></tr>
</tbody></table>
<br />Plus tard dans l’après-midi, les combats font rage. Michèle Letourneur et une de ses amies vont se réfugier avec d’autres habitants dans une tranchée avec comme unique protection des fagots de bois. Un soldat américain, apercevant cette entrée de tranchée balance une grenade incendiaire, afin de sécuriser la zone : Michèle Letourneur est blessée au visage et au bras, son amie est gravement touchée au niveau des jambes. Par chance, un voisin voit au loin de la fumée sortant de la tranchée où étaient les jeunes filles. Il les sort vite et les conduit dans un hôpital de campagne d’Omaha pour les<br />premiers soins. Elle est ensuite transférée par les Américains à l’hôpital de Bayeux. «<i> On a eu de la chance que quelqu'un nous ait sorties de la tranchée. Sans ça, on aurait pu y rester ! J’avais besoin d’aller à Bayeux pour ma rééducation, c’étaient les Américains qui m’y conduisaient dans leur jeep. Ils avaient besoin de se mélanger avec les familles françaises : ces contacts leur apportaient un peu de réconfort.</i>»<br />
<b><br />Pas facile à avaler</b><br /><br />
De la libération, Michèle Letourneur garde aussi le goût des sodas, du chocolat et des chewing-gums distribués par les Américains. « <i>On n’en avait jamais mangé : Mon premier chewing-gum, j’ai eu beaucoup de mal à l'avaler ! </i>» Le souvenir de ces petits plaisirs n’occulte pas celui plus pénible de l’ampleur des dégâts constatés à leur retour au village : leur maison n’est plus qu’une ruine, la plupart des animaux de la ferme sont morts. La reconstruction de l’après-guerre sera bien plus longue que prévue. Mais pas de quoi altérer la reconnaissance qu’elle voue aux libérateurs : « <i>Quand vous avez subi quatre ans d’occupation, la libération reste malgré tout quelque chose de sensationnel.</i> »Région Basse-Normandiehttp://www.blogger.com/profile/17844251614929698395noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1355560780198856213.post-16788167596142108192014-07-09T04:52:00.001-07:002014-09-23T11:40:24.811-07:00Malgré-lui<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjZlMXUGXPzcKT5VN0SRGnUgIDY4G5Ecmoz9PQlzfw10GchcVBYNvLuUJAZecjIBH-a-6Bxozz1dxYZvwzp-q-Si4Mlmi7-yc9GWbxJwXPHW3uzVPQxgMxPsouVxGdgaDo-CE0_wsYSeRD8/s1600/lucien-meyer.png" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjZlMXUGXPzcKT5VN0SRGnUgIDY4G5Ecmoz9PQlzfw10GchcVBYNvLuUJAZecjIBH-a-6Bxozz1dxYZvwzp-q-Si4Mlmi7-yc9GWbxJwXPHW3uzVPQxgMxPsouVxGdgaDo-CE0_wsYSeRD8/s1600/lucien-meyer.png" height="198" width="200" /></a></div>
<i>Lucien Meyer fait partie des 134 000 Malgré-nous alsaciens et mosellans qui n’ont pas eu le choix. Il dut intégrer l’armée allemande en avril 1943. Fait prisonnier à Montormel, il finit la guerre sous l’uniforme français.</i><br />
<br />
Lucien Meyer a exprimé les douleurs subies par les Alsaciens lors du second conflit mondial. Il se<br />
souvient encore de la gare de Strasbourg, en 1940, rhabillée en rouge avec les croix gammées et une banderole annonçant : « <i>Bienvenue dans le IIIe Reich </i>». L’Alsace devait être un territoire allemand : tout ce qui était français a été interdit. « <i>On ne pouvait même plus porter le béret. Les noms de famille, les prénoms, les rues, tout était germanisé. Aux yeux de l’Allemagne, l’Alsace et la Lorraine devaient être un territoire allemand. </i>»<br />
Tout acte de résistance est puni. Pour céléber l’Armistice de la Première Guerre mondiale, l’un de ses camarades a étendu un drapeau français le 11 novembre 1941, il est envoyé dans un camp de redressement. À 18 ans, Lucien Meyer est obligé de rejoindre, malgré lui, l’armée allemande. Plusieurs Alsaciens ont refusé ou tenté de fuir. Ils seront fusillés et leurs parents envoyés dans des<br />
camps de concentration. Le cas de conscience est insupportable pour le jeune Lucien : il ne peut<br />
imaginer prendre le risque d’envoyer ses parents dans un camp.<br />
<iframe allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="//www.youtube.com/embed/j-uRtrlSl54" width="560"></iframe>
<b><br />Gravés en moi jusqu’à la fin de mes jours</b><br />
<table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: right; margin-left: 1em; text-align: right;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiDVFrR2QuiSG-V8vKj13T0LPatPDcg-KvJ3bhdIMejqVVqXlYF9dCDGDzz1fT6DHcjJ6_EFUpPNjX659cc2ml85WlPZP-YX3hz5-Rrtks6jeZuCu_H8k8lwT-iMOTacaMlVfyo27uM1dcz/s1600/lucien-meyer1.png" imageanchor="1" style="clear: right; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiDVFrR2QuiSG-V8vKj13T0LPatPDcg-KvJ3bhdIMejqVVqXlYF9dCDGDzz1fT6DHcjJ6_EFUpPNjX659cc2ml85WlPZP-YX3hz5-Rrtks6jeZuCu_H8k8lwT-iMOTacaMlVfyo27uM1dcz/s1600/lucien-meyer1.png" height="400" width="222" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Démobilisé à Paris en 1945.</td></tr>
</tbody></table>
<br />
Au moment du 6 juin, le soldat Meyer attend en Belgique au sein de son unité antichar. Il rejoint le<br />
front normand à la fin du mois de juillet. Le 18 août, il se retrouve dans la poche de Falaise. Très rapidement, le cercle se resserre, les combats font rage. Ce qu’il voit à Montormel le décide à rendre les armes. « <i>Mes trois jours à Montormel resteront gravés en moi jusqu’à la fin de mes jours. J’y ai vu un Canadien écrasé par un char, un Allemand pendu à l’entrée du manoir… et puis tous les autres. Et je ne parle pas de la puanteur</i> ». Sa mémoire, pourtant infaillible, laisse place au silence.<br />
Le Malgré-nous a déserté l’armée allemande. Il s’est débarrassé de son uniforme de la Wehrmacht et s’est caché dans la cave d’une ferme. Mais les Alliés ratissent le périmètre et ne tardent pas à le<br />
débusquer : «<i> J’ai entendu « haut les mains ! </i>», je suis sorti de ma cachette et je me suis joint à une trentaine de soldats allemands qui brandissaient leur drapeau blanc et se rendaient à la 10e Peska, c’est-à- dire l’unité de reconnaissance de la 1re Division blindée polonaise. » Ensuite, les prisonniers sont transportés à Portsmouth, pour être interrogés : «<i> C’est dans ce camp que j’ai mangé mes premiers biscuits et bu mes premières gouttes d’eau depuis six jours.</i> » Reconnu comme malgré-nous, il est séparé des prisonniers allemands et on lui propose de s’engager dans l’armée française : « <i>On a reçu un fusil Lebel, on a réappris à marcher au pas à la française, à saluer à la française, on a remis le béret. Et le 11 novembre 1944, j’ai défilé à Londres devant la statue du Maréchal Foch avant d’être démobilisé à Paris en janvier 1945.</i> » Luzian est redevenu Lucien, mais la blessure ne s’est jamais complètement refermée.Région Basse-Normandiehttp://www.blogger.com/profile/17844251614929698395noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1355560780198856213.post-68668161606033472092014-07-09T04:44:00.002-07:002014-07-09T04:44:34.649-07:00Elzéard Bouffard et la classe BTS2 Tourisme du lycée André Maurois de Deauville<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgSFHajDUEMb8hnc_pNxSG7-9XrlPA0MNgWO1V9x-1VW-MO_ifROgTrO8_5LgPaJmicpvk9BGv5V4mcFT4zj9yoA05hAl04NsC6PvpLE-J2YSXD5etR_M3CLk-ECwSbCbVHfQtIDaHhejEC/s1600/elzeard-bouffard.png" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgSFHajDUEMb8hnc_pNxSG7-9XrlPA0MNgWO1V9x-1VW-MO_ifROgTrO8_5LgPaJmicpvk9BGv5V4mcFT4zj9yoA05hAl04NsC6PvpLE-J2YSXD5etR_M3CLk-ECwSbCbVHfQtIDaHhejEC/s1600/elzeard-bouffard.png" height="198" width="200" /></a></div>
<i>Quelques semaines avant de décéder, Elzéard Bouffard a confié sa douloureuse mémoire à des lycéens deauvillais venus à sa rencontre au Canada. Lui n’avait jamais souhaité refaire le chemin jusqu’en Normandie. Débarqué le 10 juillet, il y avait trop fréquenté la mort.</i><br />
<br />
« Septembre 1939, le Canada déclare la guerre à l’Allemagne. Je décide avec mon frère Auguste de m’engager volontairement dans l’armée canadienne en 1941. J’ai 19 ans. Nous travaillons dans une<br />
entreprise de fabrication de pâte à papier. Le pays étant touché par la grande crise, notre enrôlement nous permet d’avoir une activité permanente et de manger à notre faim. Deux cousins se sont également engagés. Très vite, j’embarque pour l’Europe. La traversée maritime est périlleuse car nous sommes continuellement bombardés par les Allemands. J’arrive enfin en Angleterre pour une préparation qui va durer trois ans. A Londres, j’intègre un régiment anti-aérien pour défendre la ville et éliminer les avions allemands qui larguent des bombes.<br />
<b><br />Des bateaux à perte de vue</b><br />
<br />
6 juin 1944, le Débarquement des Alliés en Normandie commence. Mon tour arrive le 10 juillet. On a embarqué sur des bateaux, on descend la Tamise jusqu’à Douvres, puis Calais, on longe les côtes normandes pour enfin débarquer à Graye sur Mer avec le 4e Régiment d’artillerie de la 2e Division canadienne. On était préparés, cela faisait trois ans qu’on attendait ça. Mais je suis quand même étonné par tous ces bateaux à perte de vue, par toutes ces jeeps, ces canons, ces camions sur les barges de débarquement et qui tournent autour des bateaux. Notre mission avec les armées américaines et britanniques des autres secteurs est de faire reculer les troupes ennemies pour les encercler. Je me souviens d’un village près de Bayeux, Hubert-Folie, que nous avons traversé et qui était en feu. Ce sont des images qui marquent.<br />
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgSUigHQtLI_1HRA9H7u1oFKOIUib9hrWyJJlmPljRYcQZm-4pxQfDYIbBSA7nEOhyDblsPuP4yHLj39ocedHOUBiVDqLZ5xxHPbPnIV-blG7QeUlqTghrqga8nLqx_4h6L6276iD6p-Uye/s1600/elzeard-bouffard1.png" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgSUigHQtLI_1HRA9H7u1oFKOIUib9hrWyJJlmPljRYcQZm-4pxQfDYIbBSA7nEOhyDblsPuP4yHLj39ocedHOUBiVDqLZ5xxHPbPnIV-blG7QeUlqTghrqga8nLqx_4h6L6276iD6p-Uye/s1600/elzeard-bouffard1.png" height="400" width="328" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Elzéard Bouffard de retour chez lui au Canada.</td></tr>
</tbody></table>
<br />
<br />
<b>Bombardés par les Américains</b><br />
<br />
Le 8 août, nous avons été bombardés par les Américains qui nous ont confondus avec des troupes allemandes. Parmi, les deux cents victimes canadiennes, j’ai perdu un ami, engagé comme moi. En août, mon régiment participe à l’encerclement de la poche de Falaise, Trun, Chambois, Cintheaux, cette tragique « vallée de de la mort », ainsi que nous, les Canadiens, l’appelions. La libération de l’Europe se poursuit en Belgique, aux Pays-Bas. Pour moi, les combats se finissent en Tchécoslovaquie où nous décidons d’offrir nos camions. Je profite d’une de mes permissions pour découvrir Versailles et Paris. Je suis rentré ensuite au pays sur le Queen Elizabeth pour reprendre une vie civile, une vie normale. Je ne suis jamais retourné <span id="goog_788805959"></span><span id="goog_788805960"></span>en France, trop de morts… »Région Basse-Normandiehttp://www.blogger.com/profile/17844251614929698395noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1355560780198856213.post-91127805695998216722014-07-09T03:05:00.002-07:002014-07-09T05:29:09.386-07:00Pierre Billaux et les élèves de CAP du Lycée Mézeray d’Argentan<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhAN46mrN58I_zjX7eKZkWimPR3-kb_mWUn4rFAFQTM4-tKhDAFjDNFBjJbAySfi8vGgEGVA7is0rIMsKleGlau9cLC84nlOvAMdm9lgurWPMrHLtFedy3pEEzC7EEYyAxmj-U5FYTK6Hzm/s1600/billaux1.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhAN46mrN58I_zjX7eKZkWimPR3-kb_mWUn4rFAFQTM4-tKhDAFjDNFBjJbAySfi8vGgEGVA7is0rIMsKleGlau9cLC84nlOvAMdm9lgurWPMrHLtFedy3pEEzC7EEYyAxmj-U5FYTK6Hzm/s1600/billaux1.png" height="317" width="320" /></a></div>
<br />
<div style="text-align: justify;">
<i>C’est le portrait en noir et blanc d’un jeune homme photographié avant une guerre à laquelle il ne survivra pas. Pour Pierre Billaux, rescapé du camp de Neuengamme, cette photo est le souvenir d’une rencontre salutaire et d’une blessure qui ne s’est jamais refermée.</i></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
En 1943, Pierre Billaux intègre le réseau « Vengeance ». L’objectif est de former un groupe de combat qui sera opérationnel pour le Débarquement. Le commis de coiffure apprend le maniement des armes dans la clandestinité. Le 3 mai 1944, il est arrêté sur dénonciation, emprisonné à Alençon. Le 6 juin, toujours dans la prison ornaise, il vit un moment extraordinaire avec ses compagnons de cellule en apprenant le Débarquement. « Le sol tremblait sous l’effet des bombardements. Nous pensions être libérés sous peu. » Mais ce ne sera pas le cas. Quand Alençon est libéré le 12 août, cela fait déjà près de trois semaines que Pierre Billaux a été déporté à Neuengamme après avoir transité par Compiègne. Dans ce camp, les prisonniers doivent fabriquer des briques, une tâche particulièrement éprouvante, en étant aussi mal nourris et aussi mal vêtus. Par tous les temps, ils poussent des wagons dans les glaisières.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: right; margin-left: 0px; margin-right: 0px; text-align: left;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiunIVSeAc6i9iuC06mo794pytcPlDSE1Njx-kpr6iX6u5SPhiIbnTG3BtQ_QVXv2Urut2eBEbhctWlwXoO2bBo04gfH3DBdfvM60Fjyn_5n0kMQC8v7vZa7vR7Snhyphenhyphenw7ZXWAzoOwA2CK96/s1600/billaux2.png" imageanchor="1" style="clear: right; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiunIVSeAc6i9iuC06mo794pytcPlDSE1Njx-kpr6iX6u5SPhiIbnTG3BtQ_QVXv2Urut2eBEbhctWlwXoO2bBo04gfH3DBdfvM60Fjyn_5n0kMQC8v7vZa7vR7Snhyphenhyphenw7ZXWAzoOwA2CK96/s1600/billaux2.png" height="320" width="230" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Le portrait d'avant-guerre du médecin <br />
qui sauva le bras de Pierre Billaux</td></tr>
</tbody></table>
<div style="text-align: justify;">
<b>Des asticots dans les bras</b></div>
<div style="text-align: justify;">
<br />
Un jour, un pas de côté pour éviter une flaque d’eau, lui vaut un grand coup de schlague du « Posten ». Deux jours après, son bras est très enflé, la blessure s’infecte. Il voit son bras pourrir ; les asticots s’y installent ! Pour être admis à l’infirmerie, Pierre Billaux doit attendre la mort d’un déporté dont il prend le lit. Le médecin, un détenu également, doit pratiquer une incision à vif dans le phlegmon pour en extraire le pus. Mais grâce à ces soins rudimentaires, Pierre Billaux ne perdra pas son bras.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br />
<b>Rescapé d’une croisière macabre</b></div>
<div style="text-align: justify;">
<br />
Durant ses mois de déportation, Pierre Billaux parvient à suivre l’avancée des troupes alliées. L’espoir d’être libéré contribue à sa survie. Il rentre après avoir échappé aux bombardements des avions alliés abusés qui ont visé les trois paquebots où étaient entassés les centaines de rescapés des camps. La perversité ne connaissant pas de limites, leurs geôliers ont organisé cette croisière macabre sous le pavillon nazi dans le but, justement, de les faire assassiner par ceux qui devaient les sauver. Deux navires ont sombré dans la baie de Lübeck entraînant par le fond 7 500 prisonniers, cinq jours avant la fin de la guerre. Par chance, Pierre Billaux est monté sur l’Athen qui ne sera pas touché.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br />
<b>Au détour d’une visite </b></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Pendant plusieurs années, le rescapé accompagne les groupes de touristes sur les sites de la Bataille de Normandie. Un jour, un homme le complimente sur sa façon de raconter, certain qu’il doit avoir vécu les événements pour y mettre autant de coeur. Pierre Billaux évoque alors Neuengamme. Surpris, ses interlocuteurs appellent aussitôt un des membres du groupe qui leur a parlé de son frère médecin déporté au même endroit. Pierre Billaux s’empresse de demander son nom. La réponse le laisse sans voix : c’est le médecin qui l’a fait entrer à l’infirmerie et a sauvé son bras ! Lui a coulé avec le Cap Arcona, le 3 mai 1945.<br />
Soixante-dix ans plus tard, il reste de cette histoire un petit cadre avec une photo en noir et blanc. Au décès de leur mère, le frère du médecin estima qu’il ne pouvait revenir qu’à Pierre Billaux. </div>
<br />Région Basse-Normandiehttp://www.blogger.com/profile/17844251614929698395noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1355560780198856213.post-49720198958929332782014-07-09T02:56:00.003-07:002014-07-11T06:10:14.792-07:00Françoise Comte, avec les élèves de CAP de l'ETPN d'Alençon<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhVVhUbBh1Yo-SznB8QZnwx333R6sUGx6NKLIIzpJ8JWGzreZ6WHe4zzu_ex5zZwHHuscL2R6hMyyzrpvqO-yKJnMUxjbg-eFry2kTbQIeD9V5Ftm8RrqZLtneVAcWsPePwHpvvZvBk9zH7/s1600/comte1.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhVVhUbBh1Yo-SznB8QZnwx333R6sUGx6NKLIIzpJ8JWGzreZ6WHe4zzu_ex5zZwHHuscL2R6hMyyzrpvqO-yKJnMUxjbg-eFry2kTbQIeD9V5Ftm8RrqZLtneVAcWsPePwHpvvZvBk9zH7/s1600/comte1.png" height="320" width="287" /></a></div>
<br />
<div style="text-align: left;">
<i>En août 1944, deux mois après le Débarquement de Normandie, Françoise Comte - née Paysant - est déportée avec sa mère dans le camp allemand de Sachsenhausen. Leur libération interviendra près d’un an plus tard.</i></div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
Françoise Comte vit son adolescence à Sées. Ses parents appartiennent à un réseau de résistants. Aînée d’une famille de trois enfants, elle se voit très vite confier des « missions » par son père. Le 26 octobre 1941, il l’emmène ainsi au cap d’Antifer, sur les hauteurs d’Étretat, et lui demande de dessiner tout ce qu’elle voit à main levée, en respectant les proportions, comme il le lui avait appris.</div>
<div style="text-align: left;">
Quelques années plus tard, elle apprend par l’ingénieur de l’entreprise Jeumont l’importance de sa contribution : « <i>Vous ne pouvez pas savoir comme on a été content quand on a su que le relevé que vous aviez fait était arrivé à Londres</i> ». Ce dessin avait permis de détruire un poste de radars des Allemands, destiné à repérer les sous-marins dans la Manche.</div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
<b>« <i>J’avais décidé de gueuler</i>. »</b></div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
Parmi les faits de résistance, celui du 4 juillet 1943 bouleversera la vie des Paysant. Ce jour-là, le père de famille porte secours et évacue des aviateurs américains dont le B-17 s’est écrasé à Belfonds, près de Sées. Il préfère ensuite mettre sous protection sa femme et ses enfants dans le nord de la Sarthe, à Assé le Boisne. « <i>La dernière fois que j’ai vu papa, raconte Françoise, c’est au milieu du guet, ses chaussures à la main, sa chemise dépassant de son veston et emportant ses papiers</i> ».</div>
<div style="text-align: left;">
Françoise et sa mère sont malgré tout arrêtées par les Allemands, puis conduites de prison en prison, où elles subissent de nombreux interrogatoires. Certains sont d’une extrême violence, comme au Mans. «<i> J’avais décidé de « gueuler ». Si bien que je ne pouvais plus prononcer aucun nom ; je ne pouvais plus dire « je ne sais pas ». Je connaissais beaucoup de gens qui auraient été arrêtés si j’avais parlé. Avoir réussi à ne rien dire est une fierté.</i> » Françoise et sa mère vivent la nuit du 6 juin 1944 à Alençon, entre les murs épais du château des Ducs, transformé en prison. Elles entendent des mouvements de char, mais « <i>peu d’informations venaient de l’extérieur laissant penser qu’il se passait quelque chose d’important.</i> » Et pourtant, un événement va bouleverser le cours de leur vie…</div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
<b>« Comme une bête qui vous ronge à l’intérieur »</b></div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: left; margin-left: 0px; margin-right: auto; text-align: left;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEikVgTfQ8E8LYx8kZbPlN4m9u_CkgQZfRVc7DssjquVza3r01GbOyr4NzRimZsAMdsRC4sR3h74-02Ze6rVk5wPI5vQYxPAmS4wKzghT3E9iUE8Xeh794vK4YZvq7ugSKtwRHd94Jzq2q6j/s1600/comte2.png" imageanchor="1" style="clear: left; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEikVgTfQ8E8LYx8kZbPlN4m9u_CkgQZfRVc7DssjquVza3r01GbOyr4NzRimZsAMdsRC4sR3h74-02Ze6rVk5wPI5vQYxPAmS4wKzghT3E9iUE8Xeh794vK4YZvq7ugSKtwRHd94Jzq2q6j/s1600/comte2.png" height="245" width="320" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Sa veste de déportée et les sabots de bois fabriqués et <br />
donnés par un autre déporté avant la libération du camp</td></tr>
</tbody></table>
<div style="text-align: left;">
Le 4 août 1944, toutes deux sont déportées en Allemagne, dans le camp de Ravensbrück. «<i> À partir de ce moment-là, on n’avait plus de nom. Vous êtes un numéro. Alors moi, j’étais le 51 175</i> ». Puis, elles sont transférées au Kommando Gartenfeld dépendant du camp de Sachsenhausen. Les conditions de vie sont d’une extrême dureté : « <i>On avait faim, on avait peur, on avait froid, on vivait avec les poux et les puces. Quand vous avez faim tout le temps, vous avez comme une bête qui vous plie en deux, qui vous ronge à l’intérieur. On avait un litre d’eau noire le matin, un litre de soupe - du jus dans lequel ils avaient cuit du chou - et trois ou quatre pommes de terre par bidon. </i>»</div>
<div style="text-align: left;">
Durant la déportation, Françoise Paysant n’a toutefois pas perdu ses réflexes de Résistante, sabotant le travail effectué pour l’entreprise Siemens, qui fabrique alors des câbles électriques pour l’aviation allemande. Après un ultime transfert à Sachsenhausen, son calvaire prendra fin le 23 avril 1945, lorsque les troupes russes et polonaises libéreront le camp.</div>
<br />
<br />Région Basse-Normandiehttp://www.blogger.com/profile/17844251614929698395noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1355560780198856213.post-3135088966818975912014-07-09T02:53:00.002-07:002014-07-09T02:53:16.746-07:00A l'ouest, du nouveau !<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhqDLNO9tT73o5xZuIUSYCgtUNMtbZaxVQ33UMvvBQ2OumnHlYMTMUNc1EOAW3Q3FyIiqTO-laSmruiY4pC8Az3715us41vP-ceeo1nOt2cO1WWovoNTGoTtPT01D9o1f3sEUN_-93R7N8A/s1600/grigory-konvisserre.png" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhqDLNO9tT73o5xZuIUSYCgtUNMtbZaxVQ33UMvvBQ2OumnHlYMTMUNc1EOAW3Q3FyIiqTO-laSmruiY4pC8Az3715us41vP-ceeo1nOt2cO1WWovoNTGoTtPT01D9o1f3sEUN_-93R7N8A/s1600/grigory-konvisserre.png" height="198" width="200" /></a></div>
<i>Grigory Konvisserre est tout jeune militaire lorsque l’Allemagne envahit l’URSS. Engagé sur plusieurs fronts, il rend compte des souffrances au combat, du patriotisme des troupes jusqu’à ce que, de l’ouest… vienne du nouveau.</i><br />
<br />
Il a souvent du mal à cacher les drames et les souffrances vécus. Le baptême du feu en juillet 41 est terrible pour son régiment de fusiliers motocyclistes. Il n’a que des grenades à opposer aux mortiers : nombre des camarades de Grigory Konvisserre tomberont sur place. « Si l’ordre de reculer n’avait pas fini par être donné, nous serions tous morts lors de notre premier combat » explique-t- il. À la surprise générale, en dépit du pacte de non agression signé deux ans plus tôt entre les deux pays, l’Allemagne vient d’envahir l’URSS.<br />
<br /><b>« On arrachait de l’herbe pour manger. »</b><br />
<table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: right; margin-left: 1em; text-align: right;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi-kFISP6JwPz5gUD0GUa2eqcu83UZcE9wLjw-hNGjlur_CwpE7m0fJppfHLHpTRrUtFbN-njLLv36OwLHt24TLk_ZRTC6fgLzqMuRdelzMK1gyksro97lDd4eUMbw7Susa5-vJaTyQAkCn/s1600/grigory-konvisserre1.png" imageanchor="1" style="clear: right; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi-kFISP6JwPz5gUD0GUa2eqcu83UZcE9wLjw-hNGjlur_CwpE7m0fJppfHLHpTRrUtFbN-njLLv36OwLHt24TLk_ZRTC6fgLzqMuRdelzMK1gyksro97lDd4eUMbw7Susa5-vJaTyQAkCn/s1600/grigory-konvisserre1.png" height="320" width="177" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Grigory Konvisserre en 1944.</td></tr>
</tbody></table>
<br />Le soldat natif d’Ukraine combat sur plusieurs fronts : Smolensk à l’ouest, Kiev au sud-ouest, puis le Caucase. À partir de 1943, il rejoint le front central et participe à la grande bataille de Biélorussie, à l’été 1944. Les Alliés viennent alors de s’engager dans la Bataille de Normandie. «<i> L’ouverture du<br />‘‘deuxième front’’, nous l’attendions depuis 1942. S’il avait eu lieu cette année-là, l’Union soviétique<br />aurait subi beaucoup moins de pertes ! Les Alliés nous ont beaucoup aidés en 1944 par ce deuxième front et par leur superbe équipement. </i>» Les conditions de vie des soldats soviétiques s’améliorent également sensiblement : « <i>En 1943, on arrachait de l’herbe pour manger. Alors, quand les conserves de viandes américaines sont arrivées, on a soufflé ! On dormait par terre, sur la neige, et l’on se réveillait les uns les autres pour ne pas mourir gelés. Avant le combat, on nous donnait 100 grammes de vodka, qu’on appelait ‘‘les 100 grammes de Staline’’ ! </i>». En quatre ans de guerre, Grigory passe deux ans et demi au front. « <i>Personne ne pouvait tenir un rythme pareil. On avait des moments de repos. Je me souviens alors des danses, des clubs… On menait une vie normale.</i> » Il n’ignore toutefois pas le sort que connaissent les civils. « <i>La Biélorussie a perdu un tiers de sa population. Les fascistes imaginaient l’esclavage pour les survivants. Mes parents ont eu de la chance, mais ma tante a péri.</i> » Malgré cela, jamais lui ni ses compatriotes n’envisagent la soumission à l’envahisseur : « <i>Les conditions étaient très difficiles, mais je peux dire avec certitude qu’il ne nous venait pas à l’idée que l’Allemagne puisse vaincre.</i> »<br />
<br /><b>« Pour la patrie, pour le parti, pour Staline ! »</b><br />
<br />Le patriotisme est plus fort que tout, comme le crient les soldats en armant leur fusil : « <i>Pour la<br />patrie ! (fusil à la hanche) Pour le parti ! (fusil en avant) Pour Staline ! (fusil bras tendus).</i> » Grigory<br />apporte toutefois une nuance : « <i>Bien sûr, on a combattu pour la patrie et pour Staline, mais pendant la guerre, personne ne se demandait si untel était communiste ou pas.</i> » La Biélorussie délivrée, il participe à la libération de la Pologne, de Berlin et de la Tchécoslovaquie. L’officier soviétique se souvient du régiment Normandie Niemen, de ses « <i>pilotes français héroïques, dont quatre ont reçu le titre de Héros de l’Union soviétique </i>», et des paroles d’une chanson écrite en leur honneur. Un sourire de fierté éclaire son visage lorsqu’il évoque la libération, avec son unité, des 7 000 prisonniers du camp de concentration de Babelsberg, près de Berlin. «<i>Parmi eux, il y avait Edouard Herriot, ancien président du Conseil de la IVe République et son épouse !</i> »<br />
<br />
<i><br /></i>Région Basse-Normandiehttp://www.blogger.com/profile/17844251614929698395noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1355560780198856213.post-81139158116743283262014-07-09T02:48:00.002-07:002014-07-11T06:10:21.628-07:00Simon Igel et les élèves du Lycée Agricole de Saint-Hilaire du Harcouët<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhjYJFqd7Lo7wh4Vfm3S8lCqvA9qzjhyphenhyphenWy-mId_HeNtNTJWwHm_S08g3nJMDqfeiZwrPHyD38f7bYt87P3pAkoHKtP6JIS2HL2k68FfQDLD2y3u6Am2I8Fob-GhnJlEsL-GZmd6UnO1SI9B/s1600/igel1.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhjYJFqd7Lo7wh4Vfm3S8lCqvA9qzjhyphenhyphenWy-mId_HeNtNTJWwHm_S08g3nJMDqfeiZwrPHyD38f7bYt87P3pAkoHKtP6JIS2HL2k68FfQDLD2y3u6Am2I8Fob-GhnJlEsL-GZmd6UnO1SI9B/s1600/igel1.png" height="320" width="318" /></a></div>
<br />
<div style="text-align: left;">
<i>Né en Pologne, Simon Igel a été arrêté à Saint-Etienne le jour de ses 16 ans. Il est déporté le 7 octobre 1943 à Auschwitz où ses parents et ses deux frères ont déjà été assassinés.</i></div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
« Quatre jours avant la Rafle du Vel d’Hiv, toute ma famille a été arrêtée par un inspecteur et deux agents qui nous ont emmenés à pied jusqu’à la prison d’Auxerre. Ce fut la dernière fois où j’ai vu mes parents et mes deux frères aînés. J’ai en effet été relâché car les lois antisémites prévoyaient alors de n’arrêter les Juifs qu’à partir de 16 ans. On m’a placé dans un orphelinat dont j’ai réussi à m’enfuir pour rejoindre des amis de mes parents. Bien m’en a pris, car cinq jours plus tard, les enfants juifs séparés de leurs parents ont été recherchés pour être livrés aux nazis. C’est la police française qui faisait ce sale boulot. Il ne faut jamais oublier que Vichy a fait preuve d’un grande zèle pour satisfaire les nazis, allant même jusqu’à devancer leurs attentes.</div>
<div style="text-align: left;">
Plus tard, avec l’aide d’un passeur que j’ai payé avec l’argent récupéré dans notre maison, j’ai réussi à rejoindre la zone libre. Un autre couple d’amis m’alors accueilli à Saint-Etienne.<br />
Mais le 18 août 1943, jour anniversaire de mes 16 ans, j’ai été arrêté à cinq heures du matin par la Gestapo, probablement sur dénonciation. Le lendemain, j’ai été emmené à la prison du Fort Montluc à Lyon où a été incarcéré et torturé Jean Moulin.<br />
Après avoir été transféré à Drancy, j’ai été déporté à Auschwitz le 7 octobre dans un train de marchandises. Nous étions 100 par wagon. Sur les 1 000 personnes ainsi entassées, seulement 29 hommes et deux femmes sont revenus. Vous devez ainsi savoir que sur les 76 000 Juifs convoyés depuis la France, 2 500 seulement ont survécu, soit environ 3% ! </div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
<table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: right; margin-left: 0px; margin-right: auto; text-align: left;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjsMydJm5DBIqYPunAHiE1rbqodO4IzbthGOSQwyGrujGayMFPmfl4DGctCvq-HBaNnO5qJBFxE278sP-oMAhSQgTcWQh34yW5X8xwcn3xexoEsUnTrrmD9Bde0O6sNTUZe_YQ_2rqDOcwp/s1600/igel2.png" imageanchor="1" style="clear: right; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjsMydJm5DBIqYPunAHiE1rbqodO4IzbthGOSQwyGrujGayMFPmfl4DGctCvq-HBaNnO5qJBFxE278sP-oMAhSQgTcWQh34yW5X8xwcn3xexoEsUnTrrmD9Bde0O6sNTUZe_YQ_2rqDOcwp/s1600/igel2.png" height="400" width="203" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Simon Igel et son matricule de déporté.</td></tr>
</tbody></table>
<b>A droite, c’était la mort</b>. </div>
<div style="text-align: left;">
Au bout de trois jours, nous sommes arrivés à Auschwitz Birkenau. On nous a accueillis avec toute la gentillesse que vous pouvez imaginer : des coups, des cris, des aboiements incessants des chiens… C’était vraiment quelque chose d’infernal. On nous ordonné de descendre des wagons et de nous mettre en deux colonnes, les femmes et les enfants d’un côté, les hommes de l’autre. Des SS se trouvaient devant chaque colonne et, en quelques secondes, indiquaient à chacun d’aller se ranger à gauche ou à droite. Nous ne savions pas alors qu’ « à droite », cela signifiait la mort. Ceux qui étaient orientés dans cette direction partaient en effet directement à la chambre à gaz. C’était la « sélection ».<br />
Quand je suis passé devant le SS, il a demandé à un interprète de de me demander mon âge. Instinctivement, j’ai répondu en allemand, langue apprise au cours de mon enfance à Vienne. Le «sélectionneur » (sic) a marqué un instant d’hésitation avant de me dire ceci que je n’ai jamais oublié : « Va à gauche, tu pourras faire garçon de course. »<br />
Les homme « à gauche », nous avons été emmenés dans des camions au camp d’Auschwitz 3-Monowitz. Là, on nous a fait déshabiller et des déportés nous ont rasés tout le corps, c'est-à-dire y compris les parties les plus intimes. Ensuite, on m’a tatoué un numéro sur l’avant bras. Mon matricule était le 157 085. A partir de là, je suis devenu ce matricule. </div>
<div style="text-align: left;">
<br /></div>
<div style="text-align: left;">
<b>« Vous êtes là pour crever ! »</b> </div>
<div style="text-align: left;">
Tous les déportés devaient savoir dire et comprendre leur matricule en Allemand. Car si vous ne répondiez pas à l’appel de votre matricule, vous risquiez des coups de toute sorte, voire d’être battu à mort. La vie ne tenait qu’à un fil.<br />
Le Kapo qui nous avait « accueillis » nous avait prévenus : nous étions là pour travailler et pour, selon son expression : « crever ». A l’intérieur du camp, les nazis avaient délégué l’autorité à ces Kapos recrutés pour la plupart parmi les prisonniers de droit commun : des meurtriers, des escrocs... Ceux-ci ne connaissaient qu’un langage : la brutalité. Un jour j’ai reçu un violent coup de matraque pour avoir tenté de « chaparder » une pomme de terre. Ce coup a provoqué un abcès. J’ai été soigné par un chirurgien juif de Vienne, qui m’a trouvé une planque : je servais la soupe aux prisonniers « hospitalisés ». Ensuite, j’ai dû ramasser les morts tous les matins, les entasser dans une pièce, puis les charger sur un camion qui les emmenait à Birkenau pour les brûler. J’avais votre âge… Cela avait néanmoins un avantage car les morts ne mangent pas, mais comme leurs rations étaient prévues, je pouvais les récupérer et partager avec quelques copains.</div>
<div style="text-align: left;">
<br />
<b>La marche de la mort</b></div>
<div style="text-align: left;">
<br />
La France avait été libérée, mais je l’ignorais. En fait, jusqu’à ma libération, je n’ai rien su du Débarquement ni des événements qui ont suivi. On a commencé à entendre des canons au loin : c’était les Russes qui approchaient. Et le 18 janvier 1945, après l’appel du matin, les SS nous ont mis sur les routes après nous avoir distribué double ration de pain. Nous avons marché deux jours, à raison de 35 kilomètres par jour, dans la neige par moins 20 degrés. Le premier jour, j’ai failli lâcher prise, et sans mon ami Sigi, je me serais laissé tomber, me condamnant à une mort certaine puisque les SS abattaient tous ceux qui n’en pouvaient plus.<br />
Le troisième jour, on nous a fait monter dans des wagons à charbon à ciel ouvert où nous étions trop nombreux pour nous asseoir. Le train a fini par nous « lâcher » à Dora après que nous avons été refusés à Mauthausen déjà submergé. Quelques semaines plus tard, le 1er avril exactement, devant l’avancée des troupes alliées, on nous a transférés à Bergen Belsen. Là, pendant 15 jours, nous n'avons eu pour seule nourriture que de l'herbe et des betteraves pourries. Et puis le 15 avril à 15 heures, ce fut la joie indescriptible de voir arriver des jeeps de l'armée anglaise. Une autre vie allait pouvoir commencer. Mais, pour moi, tout était à reconstruire… » </div>
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<br />Région Basse-Normandiehttp://www.blogger.com/profile/17844251614929698395noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-1355560780198856213.post-87852662558013889832014-07-09T02:40:00.000-07:002014-07-11T06:10:27.619-07:00Charles Wilson et les élèves du Lycée de Winchester (Kentucky)<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjxnZ1SskZ_hVy3VZC4dPWtg9gI4kkEVYkJl_cxZYkQYNRiBnYhGPHx9M4oobWK7_Jzsmb1eqxOdxUVxJT13Up0QXMuiNQ84Jb4VRblT0s_-4s7z520m0MFhkrXbjtVbhzL_owyTVkWga0y/s1600/wilson1.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjxnZ1SskZ_hVy3VZC4dPWtg9gI4kkEVYkJl_cxZYkQYNRiBnYhGPHx9M4oobWK7_Jzsmb1eqxOdxUVxJT13Up0QXMuiNQ84Jb4VRblT0s_-4s7z520m0MFhkrXbjtVbhzL_owyTVkWga0y/s1600/wilson1.png" height="309" width="320" /></a></div>
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<i>Charles E. Wilson débarque avec son char à Utah Beach le 6 juin. Il combat avec la 4e Division d’infanterie jusqu’en Allemagne. Le 29 avril 1945, il découvre Dachau…</i> </div>
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<b>Pouvez-vous nous raconter votre Débarquement ?</b></div>
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Après 25 heures d’attente à Portsmouth, nous sommes partis pour une lente traversée de la Manche. Ça nous a paru une éternité. Sur notre navire, la question se posait encore de savoir si l’attaque aurait lieu dès le 6 juin ou pas. Nous avions pour objectif de faire la jonction avec la 101e Airborne.</div>
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Quand nous avons débarqué sur la plage avec les chars, ça tirait de partout. Mais ça n’avait rien à voir avec la boucherie d’Omaha. Surtout, nous avions l’avantage sur les Allemands. Avec notre mitrailleuse située sur le dessus du char, nous mettions dans le mille à chaque fois. Notre officier est passé et nous a dit « Bon boulot, les gars ! »</div>
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<b>Quelle fut votre première impression en arrivant à Utah Beach ?</b></div>
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C’est l’appréhension qui dominait. Depuis notre arrivée à Liverpool à la fin de l’année 1943, nous ne savions rien, ni sur ce que nous allions faire, ni sur le lieu où cela allait se dérouler. On savait juste que les Allemands nous attendraient. Mais une fois sur place, chaque homme était prêt. Je n’en étais pas moins effrayé.</div>
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<b>Maison par maison</b></div>
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<b>Comment s’est passée la prise de Cherbourg ?</b></div>
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Après avoir combattu à Sainte-Mère-Eglise, nous nous sommes dirigés vers Cherbourg. Même si le commandement allemand a signé un acte de reddition le 26 juin, il a encore fallu débarrasser la ville de ses occupants dont certains continuaient de résister. Ça s’est fait maison par maison. Je me souviens que nous avons fait prisonniers de jeunes gamins, endoctrinés dans les camps d’Hitler. On aurait dit qu’on venait de les enlever à leur mère. Beaucoup de jeunes ne voulaient pas se rendre et furent tués. Neuf jours plus tard, les hommes-grenouilles de la Navy ont débarrassé le port des mines afin de permettre l’accès de tous les navires d’approvisionnement. Cherbourg est devenu alors le port le plus actif du monde.</div>
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En vue de libérer Saint-Lô, nous avons ensuite engagé la bataille dans le Bocage, au cours de laquelle notre pilote de char a eu les deux jambes arrachées. J’ai dû prendre sa place pour le reste de la guerre.</div>
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<b>Ensuite, c’est la libération de Paris…</b></div>
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<b> </b>Oui, la 4e division a progressé vers Paris, libérant des dizaines de communes au passage. Le 24 août, jour de mes 29 ans, l’ordre tombe : « Vous allez libérer Paris ! ». Le lendemain, nous sommes entrés avec les chars dans les faubourgs de la capitale. Le nôtre n’a pas même pas eu un coup à tirer. Nous sommes restés à l’arrêt durant quatre jours et nous avons dansé dans les rues avec la population. Nous étions pourtant très sales : comme nous devions être toujours prêts à partir, nous vivions et dormions dans les mêmes tenues depuis le Débarquement.</div>
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<b>Irrespirable</b></div>
<table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: right; margin-left: 0px; margin-right: auto; text-align: left;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEinGnWu2mvM5UeZDlDEi9Rev5qivxGqaLJ1NnAyIb8Voz_MWAzCJxZy0zOvJ2jDaGSp0Vykp1F63Rkh9nlsAkLxgu2Rtk1523Ry6KnHTXSzl98uLXvJEygS2Pd8hfVhdd8TrCJpaIcyCKXK/s1600/wilson2.png" imageanchor="1" style="clear: right; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEinGnWu2mvM5UeZDlDEi9Rev5qivxGqaLJ1NnAyIb8Voz_MWAzCJxZy0zOvJ2jDaGSp0Vykp1F63Rkh9nlsAkLxgu2Rtk1523Ry6KnHTXSzl98uLXvJEygS2Pd8hfVhdd8TrCJpaIcyCKXK/s1600/wilson2.png" height="320" width="297" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Libération du camp de Dachau : <br />
soldats américains devant un charnier.<br />
Allemagne, 29 avril 1945 / Mémorial de la Shoah.</td></tr>
</tbody></table>
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<b>Vous attendiez-vous à ce que vous alliez découvrir des mois plus tard à Dachau ?</b></div>
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Non, surtout que nous sommes tombés dessus par hasard. Nous avons commencé à sentir une odeur de ferme. Mais il n'y avait rien autour. C'était quelque chose d'autre. Ça venait de ma droite et j’ai demandé à mon commandant de bien regarderdans cette direction. Plus nous avancions, plus l'odeur devenait forte, irrespirable. Nous avons fini par localiser de vieux bâtiments en ruine. J’ai arrêté mon char et j'ai vu un nombre de cadavres incalculables, vingt ou trente mille, nus, empilés les uns sur les autres. On m’a demandé par radio pourquoi nous nous étions arrêtés. Je leur ai dit qu'il se passait quelque chose ici, quelque chose d'horrible. Je suis sorti du char et, en tournant la tête, j’ai aperçu des détenus qui avançaient dans notre direction. Ils ne parlaient pas, ne souriaient pas, mais ils étaient encore en vie. Trois nouveaux chars sont arrivés derrière le mien. On m’a redemandé la raison de cette halte. J’ai alors répondu que je ne bougerai pas mon char avant que quelqu’un vienne s’occuper de « ça », que je n’avais pas les mots pour le dire.</div>
<br />Région Basse-Normandiehttp://www.blogger.com/profile/17844251614929698395noreply@blogger.com